Faute de n'avoir pas entrepris à temps les efforts pour se libérer progressivement de la dépendance en la matière, l'Algérie se classe, aujourd'hui, parmi les plus grands importateurs de poudre de lait dans le monde, un produit auquel elle consacre plus de 600 millions de dollars/an. En effet, s'exprimant, lundi, à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le DG de l'office interprofessionnel du lait (ONIL), annonce qu'une stratégie a été élaborée aux fins de développer à grande échelle la production de cet aliment. M. Mourad Alim indique que le pays dispose présentement d'environ 800.000 vaches laitières, dont la production complémentaire et couverte, dit-il, par l'importation annuelle de 200.000 tonnes de poudre de lait. Afin de gérer les divers segments de cette filière (producteurs, collecteurs et laiteries) et appliquer les divers programmes visant à libérer le pays de cette lourde dépendance, ce dernier signale qu'un Conseil national interprofessionnel du lait a été installé, le 12 février. La mission de ce dernier, va notamment consister à agir à divers niveaux pour densifier la production de lait, notamment en surveillant les travaux de construction des laiteries de grande taille dans le sud du pays, là où, dit-il, existe une disponibilité de terre et d'eau permettant des tailles d'élevage de l'ordre de 2.00 à 2.000 vaches laitières. Pour réussir le pari d'une production à grande échelle, M. Alim signale que le gouvernement a mis sur pieds des mesures incitatives parmi lesquelles figure l'octroi d'une prime de 12 da par litre de lait livré par les éleveurs, de 6 da pour les laiteries n'utilisant que du lait cru, de 5 dinars par litre enlevé par les collecteurs et de 4 dinars pour les laiteries utilisant de la poudre de lait. En plus de ces aides, l'invité ajoute qu'en amont, les pouvoirs publics débloqueront des financements destinés à la construction d'étables et à l'acquisition de systèmes d'irrigation réservés à la production massive de fourrage.