Présidentielle Touati à Jijel, «Justice et équité» Le candidat du Front national algérien (FNA) à l'élection présidentielle du 9 avril, Moussa Touati, a estimé, hier, au cours du meeting qu'il a tenu à la maison de jeunes Bounab-Rachid, à Jijel, que la réconciliation nationale «doit se faire dans la justice et l'équité». Le leader du FNA, rappelons-le, n'a pas raté l'occasion de tirer à boulets rouges sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale et sur le gouvernement, lors de l'annonce officielle de sa candidature à la magistrature suprême du pays. Il avait estimé que «ce texte n'a pas été appliqué et que la crise que connaît le pays n'a pas été résolue». Surenchère du candidat Touati pour ratisser large ou plaide-t-il pour une autre approche que celle qui est mise en œuvre par les autorités ? Lors de son dépôt de dossier de candidat à la candidature au Conseil Constitutionnel, il a été plus explicite. Il affirma : «Nous n'abandonnerons jamais ce processus», ajoutant que la solution à cette question, «consiste à déterminer l'agresseur de l'agressé et réclamer la repentance». Hier, à Jijel, il s'est interrogé sur les causes qui ont poussé des Algériens à commettre des crimes lors de la tragédie nationale, stigmatisant le «terrorisme administratif», à l'origine, selon lui, de «l'effusion de sang qui a entraîné, dans le pays, des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables». Toujours aussi critique et offensif, le président du FNA dénonce le «comportement des gouvernants» qui, a-t-il dit, «n'ont pas rectifié le tir en dépit des erreurs commises dans la gestion des affaires du pays», citant particulièrement la «dilapidation des richesses du pays». Il a appelé, dans ce cadre, à la «démonopolisation du pouvoir» et à la «réhabilitation du peuple, estimant qu'il est temps de «restituer la souveraineté au peuple qui doit décider de son sort». Le programme de son parti, explique-t-il prône «l'égalité des droits et des devoirs de chaque algérien quel que soit son rang social», soulignant que la femme algérienne, «mérite respect et considération» et qu'elle «a sa place dans l'œuvre d'édification du pays», plaidant dans ce contexte, en faveur du «soutien et de l'aide de l'Etat pour la promotion des femmes, qu'elles soient au foyer ou travailleuses». Enfin sur le plan économique, le candidat Moussa Touati a évoqué le sort des fellahs touchés par les calamités naturelles. Il plaide pour leur indemnisation, arguant que «l'enjeu du pays est d'assurer la sécurité alimentaire pour les populations dont la principale revendication demeure le droit à la vie». Louiza Hanoune à Mostaganem Tire sur les députés Mme Louiza Hanoune a animé un imposant meeting hier dans l'après-midi, à la maison de la culture Abderrahmane Ould-Kaki à Mostaganem. La candidate à l'élection présidentielle comme à son habitude n'a pas mâché ses mots en tirant à boulets rouges sur les députés et le pouvoir en place.Devant une assistance nombreuse et une organisation impeccable, la candidate a déclaré être mandatée par son parti pour briguer la magistrature suprême et qu'elle est là aussi pour demander à l'assistance de faire un jugement sur le plan quinquennal 2004-2009, tout en dénonçant l'utilisation des moyens de l'Etat au service d'un seul candidat et regrette la paralysie de toutes les activités d'une wilaya lors du passage de ce candidat pour animer son meeting. Elle a réitéré son appel pour la rupture avec les méthodes anti démocratiques datant de l'ère du parti unique et a demandé l'instauration d'un véritable état de droit doté d'institutions élues crédibles et légitimes, renforcées par une institution judiciaire libre et forte. Pour cela, il nous faut dira-t-elle, une constitution qui renforce les pouvoirs des élus et de la justice et la promotion de la citoyenneté collective et non pas le système des quotas. Il est temps rétorqua-t-elle de respecter le choix du peuple par le biais d'élections libres. N'épargnant personne, la candidate du parti des travailleurs s'en est pris aux députés de l'assemblée populaire nationale, lesquels dira-t-elle, ont revalorisé leurs salaires pour atteindre 30 millions par mois et ils ont carrément rejeté la proposition d'augmenter le SMIG, dont la majorité des Algériens aura été, malheureusement, concernés, alors que, ajoutera-t-elle, plus de 140 milliards de dollars se trouvent actuellement déposés dans des banques à l'étranger. Faisant allusion à un député de Mostaganem et toute l'assistance l'aura compris, elle l'a accusé de vouloir intimider des citoyens à ne pas soutenir sa candidature en usant de son influence. L'un des objectifs à mettre en œuvre lancera-telle sera la dissolution de l'assemblée populaire nationale. Mme Hanoune a séduit de par son discours franc, direct et sans ambages. Un tonnerre d'applaudissements s'en suivit à chaque fois qu'elle martèlera la rupture et l'instauration d'un état de droit. Fawzi Rebaïne à Mascara Plaidoyer pour la refonte du système de santé Après Tlemcen, Aïn Témouchent, Sidi- Bel -Abbés et Oran le candidat du parti AHD 54 continue de battre le pavé dans l'Ouest du pays puisqu'il a, l animé hier un meeting dans la wilaya de Mascara ou , comme à son habitude, il n'a pas manqué de critiquer le Pouvoir et ses choix politiques , notamment en matière de santé publique. Car, hier lors de son premier meeting dans un chef lieu de wilaya, en présence de militants venus des wilayas environnantes, Rebaïne s'est longuement étalé sur la question de la santé. A ce titre il a appelé à la création d'une association de protection du consommateur et de contrôle des médicaments. Pour lui «les médicaments produits en Algérie ne sont pas conformes aux normes». Il a déploré le fait que les opérateurs agissant dans le secteur de l'importation «ne sont pas du métier». D'autres points ont été aussi évoqués par l'orateur à l'exemple de la reforme des hôpitaux, la réhabilitation des praticiens de la santé qui sont « au plus bas de l'échelle sociale » ainsi que le renforcement du fonds d'indemnisation de la Caisse nationale de sécurité sociale. «Si je suis élu à la présidence de la République, j'ouvrirai les portes au pluralisme syndical, pour permettre aux organisations des travailleurs de contrôler les cotisations alimentant les fonds de la Caisse de sécurité sociale» a aussi déclaré Rebaïne. Depuis le début de la campagne électorale le 19 mars dernier, le candidat Rebaïne, qui est à sa deuxième participation à une course électorale de cette envergure ne rate aucune occasion pour «culpabiliser» le Pouvoir qui «assume la responsabilité de la situation qui prévaut dans le pays». Se considérant comme le seul opposant dans cette course à la magistrature suprême, il n'a cessé en effet de clamer que « le pouvoir de décision doit être aux mains des assemblées élues». Le candidat Bouteflika «J'exige un pardon public au peuple» Pour la première fois depuis qu'il a instauré la politique de Réconciliation nationale, Abdelaziz Bouteflika a exigé, hier, une repentance publique des responsables politiques étant à l'origine de la crise sanglante qu'a connue l'Algérie. Prenant la parole, lors d'une conférence des universitaires sur la Réconciliation nationale et les droits civiques, clôturée, hier, à Tiaret, le candidat indépendant a émis des critiques acerbes à leur égard. «Vous êtes tenus de présenter des excuses publiques au peuple que vous avez traumatisé en lui nuisant cruellement et en ternissant l'image du pays à l'étranger», affirme-t-il. Le «pardon» réclamé par Bouteflika viendra, même si partiellement, corriger «les fautes commises par le passé par ces responsables politiques», et dont les conséquences ont été dangereusement néfastes pour l'Algérie. Le peuple a certes accepté d'accueillir les repentis mais, en contrepartie, leurs «leaders doivent admettre publiquement leurs erreurs». Ainsi, après avoir mis un trait définitif sur un éventuel retour à la vie politique des ex-responsables du FIS dissous, Abdelaziz Bouteflika soutient la revendication populaire de ne pas voir les personnes définitivement blanchies recouvrir une vie des plus ordinaires, comme si elles n'avaient pas été à l'origine de «l'atteinte à la souveraineté nationale». «Non, mille fois non! Les choses sont loin d'être aussi faciles. Ces personnes ont tué nos enfants, éventré nos femmes, détruit nos structures. Ils ne doivent pas s'en sortir comme s'ils n'avaient rien fait. Ils nous ont fait du mal et pas des moindres, et ils ont l'obligation de s'en excuser auprès de leurs concitoyens», clame le candidat. Autrement, dira-t-il en substance, «nous seront rattrapés, un jour, par notre histoire qui, elle, nous demandera des comptes». «Si ces responsables veulent reconnaître leurs fautes marhaba (bienvenu), dans le cas contraire ils n'ont rien à faire dans notre demeure», insiste-t-il encore. S'adressant justement à certains de ces dirigeants politiques établis à l'étranger, le candidat indépendant s'étonne de les voir accabler l'Algérie de «salves d'injures et de critiques». «Ce n'est pas croyable! Nous sommes le seul pays au monde où des citoyens quittent le territoire national pour en médire ensuite à l'étranger. Ces pratiques doivent définitivement être bannies», martèle-t-il. Parlant de la mise en application de la politique de Réconciliation nationale, le candidat Bouteflika affirme qu'elle est toujours de mise et qu'il n'«est pas question de la limiter dans le temps». Pour étayer ses propos, il précise: «Dieu n'a jamais décidé de ramener sur le droit chemin tous les mécréants, en un seul instant, mais il procède toujours pas étape». Un exemple qui peut largement s'appliquer pour le cas présent. Une raison pour laquelle, «les portes du repentir ne seront jamais fermées devant les égarés qui voudront déposer les armes et répondre à l'appel de paix et de stabilité de leur pays». Djahid Younsi à à Chlef et Mostaganem Critique le projet de l'UPM Le secrétaire général du mouvement El-Islah, M.Djahid Younsi, a plaidé à Chlef et à Mostaganem pour la rupture avec les "anciennes pratiques" en optant pour un projet de société fondé sur les valeurs de l'islam, de l'arabité et de l'amazighité. M. Younsi, qui s'exprimait lors d'un meeting électoral, a estimé que "tout projet de société est condamné à l'échec s'il ne tire pas sa référence des valeurs civilisationnelles et historiques du peuple algérien." Le candidat d'el Islah a assuré que "ce changement est possible à condition que les Algériennes et les Algériens apportent leur contribution et sachent distinguer entre les projets porteurs de progrès et ceux révolus." "Ce changement, a-t-il affirmé néanmoins, ne pourra intervenir qu'avec une implication de tous les Algériens dans les défis qui scellent les contours de l'avenir du pays", ajoutant que "les prochaines échéances constituent une réelle opportunité pour matérialiser ce changement." Sur un autre registre, M. Younsi a critiqué le projet de l'Union pour la méditerranée (UPM), lequel, a-t-il soutenu, "vise à banaliser la civilisation arabo-musulmane et à intégrer certains pays arabes dans une civilisation qui n'a jamais existé, à savoir la civilisation méditerranéenne." Evoquant la situation économique du pays, il a déploré la gestion qui a prévalu jusque-là, estimant qu'il est "inconcevable qu'un pays qui dispose d'autant de richesse, continue d'être dépendant des hydrocarbures et ne parvienne pas encore à diversifier ses ressources financières après 47 ans d'indépendance." Après avoir promis un SMIG à 25000 DA et un salaire d'eau moins 50.000 DA pour les enseignants, M. Younsi a affirmé que son mouvement fera du volet social la "priorité numéro une", sachant que "tout développement est tributaire de l'intérêt accordé à la ressource humaine," a-t-il indiqué. Enfin, il a exhorté les citoyens à aller voter massivement le 9 avril prochain pour "opérer le changement et asseoir les bases d'un avenir prospère. Mohamed Saïd à Tébessa S'engage à changer les pratiques politiques Mohamed Saïd s'est engagé lundi à Tébessa, dans le cas où il serait élu, de changer les pratiques politiques et d'établir les règles d'une action politique "propre". Le candidat à la présidentielle, qui s'est arrêté au siège de sa permanence à l'extrême est du pays, et où l'attendaient de nombreux sympathisants, a indiqué qu'il œuvrera «à changer les méthodes de la pratique politique». Il estime que la pratique actuelle a poussé les citoyens à «renoncer au vote, à fuir la politique et à ne plus accorder de crédit aux politiques». Mohamed Saïd a critiqué la pratique politique actuelle en dénonçant «l'absence de contrôle dans la gestion, l'absence d'éthique dans les règles de l'exercice politique et la prolifération de la corruption». Il a soutenu devant l'assistance que l'Algérie «a besoin de dirigeants fiables porteurs de visions politiques claires». Mohamed Saïd a affirmé que ses critiques à l'égard de la politique du pouvoir actuel ne visent pas «quelqu'un en particulier», ajoutant qu'il ne doute pas de «l'intégrité et du nationalisme» des responsables actuels. Le candidat indépendant a souligné la nécessité «pour le politique en Algérie de renouer avec son nationalisme pour édifier l'étape du changement». Après avoir affirmé qu'il «existe en Algérie des compétences capables de gérer le pays», il a estimé que «les élections permettent de donner un nouveau souffle au développement». «Critiquer la situation du pays ne suffit pas pour la changer», a-t-il encore affirmé, soulignant que ses critiques à l'égard des pratiques politiques sont «constructives». Il a indiqué à cet effet que son programme propose des solutions radicales aux problèmes énumérés. Il a cependant reconnu qu'il «y a des réalisations que l'on ne peut ignorer», tel le retour de la sécurité et de la paix, il appelera les politiques à les renforcer. Il conclut en disant que l'Algérie «n'a pas besoin de violence verbale qui viendra alimenter les autres formes de violence».