Malgré tous les programmes de développement dont a bénéficié la wilaya de Tiaret et pour lesquels des sommes faramineuses ont été allouées, certains quartiers de Mechraa Sfa sont complètement délaissés sans aucun aménagement urbain et absence des commodités de la vie. Cette daïra, à 35 km à l'ouest de Tiaret, est composée de trois quartiers, le village agricole appelé couramment « El Village », la cité communale « El Comminal » et la cité industrielle appelée « La Gare ». La population subie depuis longtemps les conséquences du clanisme et du clientélisme, ceci favorise un quartier de la ville au détriment des deux autres. Des rivalités politiques, perdurent depuis les élections locales de 2002, profitent aux élus et combien préjudiciables à la population, qui a tant souffert et en souffre encore. Selon des citoyens rencontrés « Le quartier où se trouve le siège de l'APC et ceux de tous les services publics paraît bénéficier de plusieurs avantages (différents projets, électrification, aménagement urbain). Concernant l'emploi, les jeunes du village sont prioritaires dans la mesure où ils habitent à proximité du Siège de l'PAC, dont les membres leur sont familiers où issus de la même composante sociale et pour lesquels ils avaient mené une bonne campagne électorale ». Les autorités de la wilaya doivent se pencher sérieusement sur cette situation qui pourra, avec le temps, engendrer des conflits que personne ne pourra en mesurer les conséquences. La cité « La Gare » n'a connu aucun développement depuis l'indépendance. La nuit la plonge dans l'obscurité. En hiver, les déplacements sont très difficiles en raison de la boue et les grandes flaques d'eau qui se forment aux premières averses suite au mauvais état des routes. Cette cité n'a bénéficié d'aucun programme d'aménagement, ses habitants occupent des maisons, leurs dates de construction remontant aux années 1920, n'ont jamais été aménagées. Les jeunes qui y vivent subissent la marginalisation, le chômage et la mal-vie. Absence du réseau internet, ils ne lisent le journal que rarement, ils se disent isolés du monde externe. En somme ils revendiquent leur désenclavement. Un jeune chômeur n'a pas hésité à nous déclarer et à haute voix « nous commençons à éprouver des sentiments pour le passé de cette cité, à chaque fois qu'on se connecte au réseau internet, lors de nos déplacements au village, nous contemplons les vieilles photos de ‘'Prévost Paradol'' l'actuelle Mechraa Sfa». Les plus âgés se souviennent encore de l'unité industrielle qui s'y trouvait jadis. Elle produisait du crin et faisait travailler des centaines d'ouvriers. Raison pour laquelle cette localité est appelée cité industrielle. Tout est terminé, la salle de cinéma démolie, la gare abandonnée et on entend plus parler d'unités industrielles. Les villes progressent, Mechraa Sfa ne stagne pas, elle régresse. Les habitants de « La Gare » revendiquent un aménagement urbain, un cadre de vie décent et une couverture sanitaire. Un seul médecin généraliste, n'arrivera jamais à répondre aux besoins d'une population estimée à plus de 16 000 habitants. L'EPSP sis à Rahouia à 30 km au nord de Mechraa Sfa n'arrive pas à ssurer convenablement la couverture sanitaire, notamment la nuit. « La mise en place d'un service d'urgence doté de moyens roulants et d'un matériel médical adéquat est une nécessité absolue » tonne un vieil homme. Dans ce contexte, le chef de daïra avait démoli la salle de cinéma pour construire une salle de soins. Finalement, la population s'est trouvée sans aucune des deux salles ! Durant les années trente cette localité avait sa salle de cinéma, en 2011 le téléphone fait défaut. Les habitants de cette localité attendent désespérément la fin du « sifflement du train de la misère».