Au mépris des lois et des appels d'urgence, le mausolée est transformé en lieu de réunion des alcooliques et des drogués. Monument historique, datant de la fin du IIIe siècle avant J.-C., dédié au vainqueur de Hannibal lors de la deuxième guerre punique, responsable de la chute de Carthage, Scipion l'Africain (de l'illustre famille romaine P. Cornélius Scipia Africanus Major), le mausolée situé à 1 km à l'ouest de la Citadelle romaine, en face de l'université, entouré par un nombre important d'habitations n'a, semble-t-il, pas droit au traitement réservé aux monuments historiques. Au mépris de toutes les lois et de tous les appels lancés par les amoureux de l'Histoire de l'Algérie, le mausolée est transformé en dépotoir et lieu de réunion d'alcooliques et de drogués en tout genre. Ce vestige de l'Histoire de notre pays a dû subir, d'abord la sauvage implantation de maisons et constructions tout autour dans les années 1990, et voilà que maintenant, et malgré l'article 43 de la loi 04/98 datant du 15 juin 1998, définissant le patrimoine culturel et délimitant le périmètre de protection à plus de 200 m, ce monument historique, dont les effets du temps n'ont pu venir à bout, continue d'endurer les actes de barbarie et d'ignorance « humaines ». Une clôture métallique aléatoire l'entoure, les mauvaises herbes « bouffent » le carrelage implanté tout autour, les ordures sont déversées partout, jusqu'à l'intérieur même du mausolée. Des pans entiers tombent, et les murs sont « décorés » de tags grossiers, exprimant la détresse de notre belle jeunesse. Pis encore, le quartier de la Citadelle, poumon de la cité romaine classé le 19 février 1979 par l'Etat algérien patrimoine national, a été rasé par les représentants de ce même Etat, qui l'ont transformé en parc d'attraction. En fait, il n'a de parc que le nom et ce, parce qu'en violation de la loi régissant le secteur archéologique (ordonnance n° 67/281 du 20 décembre 1967). L'Unesco, qui souhaitait aménager le site où sont enfouis les restes des nombreuses civilisations (fatimide, vandale, romaine) en parc archéologique, n'a malheureusement pas obtenu l'aval des décideurs de l'époque qui ont, faut-il le rappeler, mis à sac le « bien » de tout un peuple. Le site de Aïn Lahnèche (à 7 km de la ville d'El Eulma), ayant vu apparaître les premiers contacts de l'homme avec la nature n'est, quant à lui, pas mieux loti. Il semblerait aussi qu'aucune des institutions archéologiques et culturelles ne soit concernée par l'entretien et la protection des monuments et vestiges de l'antique Sitifis. Sous d'autres cieux, de tels monuments seraient « chouchoutés » et feraient la fierté de la cité, pas chez nous !!!