Apres les protestations de la militante sahraouie Aminatou Haidar, un autre fait marquant a été observé au Sahara occidental sous occupation. Une répression féroce a fait ces jours-ci la une des journaux conséquence de l'attaque meurtrière lancée par les forces marocaines contre le camp de la liberté de Gdeim Izik près de la ville El-Ayoun. Selon le Polisario, cette attaque a provoqué la mort de 11 civils, 723 blessés ont été dénombrés et 159 personnes auraient disparu lors de cette attaque. Ces informations restent difficiles à vérifier puisque les autorités d'occupation marocaines empêchent toujours la presse internationale et les parlementaires venus nombreux d'Europe de se rendre sur les lieux. Occupé par le Maroc depuis 1976, le front Polisario proclame son pays : République Arabe Sahraouie Démocratique. Les pourparlers menés ces dernières années sous les hospices de l'ONU avancent péniblement en raison des blocages du Maroc. En effet, l'ONU est inquiète par cette occupation marocaine et se prononce pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Mais, jusqu'à ce jour, les deux parties ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la composition du corps électoral. Le Front Polisario estime que les populations ayant immigré récemment au Sahara et sous l'influence du gouvernement marocain, ne doivent pas participer au vote. En septembre 2007, pour activer le processus du referendum, le Maroc avait présenté au secrétaire général de l'ONU un plan d'autonomie sous tutelle marocaine et mène depuis une pression sur les Sahraouis en faveur de ce plan. Cette pression a dégénéré sur le terrain et a crée un campement de contestataires dont celui de Gdeim Izik près d'El-Ayoun. Les habitants de ce camp protestent contre les conditions politiques, sociales et économiques déplorables qu'ils subissent dans leur pays sous occupation marocaine depuis 35 ans. Tout récemment et dans un discours officiel, Mohammed VI, roi du Maroc a qualifié ce camp comme « zone de non-droit » et ordonné sa disparition. Cette intervention a malheureusement mal tourné. Les violences se sont propagées aux quartiers sahraouis d'El Ayoun causant des morts et des blessés. Du côté sahraoui, le Polisario a qualifié les déclarations du gouvernement marocain comme étant "incitatives et racistes" et que son intervention militaire contre des citoyens pacifiques composés de femmes, d'enfants et de vieillards de « barbare et sauvage ». Le conflit du Sahara Occidental se radicalise de jour en jour. Des vives réactions de soutien et de solidarité sont observées partout dans le monde. Ces scènes de protestation des sahraouis s'apparentent à celles menées par les palestiniens où Israël est représenté par le Maroc et El-Ayoun par Gaza. A l'initiative du Mexique, le conseil de sécurité se réunira ce mardi pour traiter des derniers événements tragiques vécus au Sahara occidental. Au cours de cette réunion, un rapport sera présenté par le Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU .Ce rapport permettra aux membres du Conseil de sécurité de disposer de plus d'informations et une idée plus claire sur les opérations militaires violentes menées par le Maroc contre les Sahraouis, sur la base desquelles le Conseil élaborera sa conclusion'', déclare le représentant du Front Polisario à l'ONU, M.Ahmed Boukhari, à l'agence APS.