Les d?fis de la paix, celle-ci devant se faire entre ceux qui se combattent, ou les d?fis de la r?conciliation, celle-ci devant se faire dans le champ politique? La violence, m?me r?duite par rapport ? la d?cennie pass?e, subsiste encore sans que, pour le moment, ne soient relev?s des ?l?ments qui nous en annoncent la fin prochaine, tandis que les retomb?es de l??lection pr?sidentielle montrent que les fractures politiques ne sont pas encore soud?es. Les deux d?fis demeurent encore ? relever, sous peine d?impossibilit? ? mobiliser toutes les forces disponibles. Une continuit? ? assurer ? Il y a ? propos de ce concept de profondes divergences entre le camp qui est au pouvoir et le camp qui se situe dans l?opposition. Continuit? de quoi et rupture avec quoi ? Pour le moment, il faudrait bien admettre que chaque camp est sourd envers l?autre, et que chacun demeure emmur? dans ses convictions. C?est toujours l?autre qui a tort et c?est l?autre qui est responsable de ce que la paix ne soit pas totalement revenue, que l??conomie ne soit pas toujours relanc?e, que se d?roulent parfois des ?meutes, qu?existent des frictions intercommunautaires. Tant que le consensus sur les orientations fondamentales du syst?me politique, ainsi que m?me les r?gles du jeu politique ne font pas l?objet d?une transaction, il sera difficile de faire progresser le pays vers l?objectif assign? aux pays ?mergents, et encore plus difficile de maintenir cette progression dans la direction de la d?mocratie, alors m?me que cette derni?re n?est pas approch?e dans son explication sous les m?mes rep?res. D?sormais, il faudrait que sur le plan politique, soit entam? un nouveau processus, et celui-ci ne concerne pas uniquement les questions de la paix et de la r?conciliation li?es ? la volont? d??teindre la violence. Il faudrait beaucoup plus confier aux sciences sociales plut?t qu?aux politiques l??tude des vuln?rabilit?s de la soci?t? et des motivations r?elles de la classe politique par rapport ? l?int?r?t g?n?ral et en ?teindre les sources. C?est la classe politique qui devrait subir des r?formes car elle est pratiquement seule responsable, d?abord du transfert des virus vers la soci?t?, ensuite de la substitution des armes aux urnes, de la d?naturation du champ politique, du risque av?r? de la rupture de la coh?sion nationale et, fatalement, de la double impossibilit? de la relance de l??conomie et de l?amortissement des frustrations socio-?conomico-politiques des populations.