Ils sont, cette année, pas loin de huit millions d'élèves à rejoindre les bancs de l'école, ce qui représente presque le quart de la population algérienne. Une telle masse humaine engloutit aussi le quart du budget de la nation avec une enveloppe de 50.000 milliards, soit 7,5 milliards de dollars. La rentrée 2009/2010 sera marquée, cette année, par l'entrée en vigueur de nouvelles mesures, notamment pédagogiques, et l'application du nouveau week-end (vendredi-samedi), le rallongement de l'année scolaire qui passe de 29 à 35 semaines pour, explique-on dans l'entourage de Benbouzid, permettre aux élèves d'avoir le temps de finir les programmes. Pour le ministre de l'Education, ces mesures, découlant en droite ligne de la réforme engagée en 2003, ont pour but de rendre le système éducatif plus performant, avec en prime le souci de le mettre en cohérence avec les standards mondiaux. A la veille de ce rendez-vous, le ministre de l'Education a été reçu par le président de la République à qui il a présenté les grands indicateurs du secteur. A la suite de quoi, le président Bouteflika a souligné "les étapes importantes franchies sur la voie de la réforme du système éducatif qui ont permis de rattraper les retards accumulés". Le président a également exhorté son ministre pour faire en sorte que le système de double vacation en vigueur au niveau du primaire disparaisse. Il s'agira également, pour le secteur, a ajouté le chef de l'Etat, "de valoriser et renforcer le dispositif d'évaluation des élèves, de réduire les échecs scolaires et de veiller à la redynamisation de la pratique sportive dans les établissements scolaires". En ce mois de Ramadhan, le Président a insisté aussi sur la Solidarité nationale, notamment "la reconduction et la consolidation des actions sociales en faveur des élèves des familles a revenu modeste", à travers l'octroi de la prime de scolarité, fixée à 3.000 DA, la gratuité du manuel scolaire, l'amélioration du fonctionnement des cantines scolaires et l'élargissement du réseau du transport scolaire. Cependant, le caractère faramineux de l'enveloppe budgétaire qui lui est allouée ne doit pas occulter les faiblesses du secteur de l'Education qui ne doit pas seulement être vu sous la lorgnette des statistiques dont l'importance doit être relativisée, s'agissant précisément d'un secteur où la qualité du savoir doit être la priorité. Ce qui est loin d'être encore le cas au vu du niveau des élèves que les observateurs n'ont de cesse de pointer du doigt. D'ailleurs, la prolifération des écoles privés, en dépit de toutes les pressions qui sont exercées sur elles, est en quelque sorte un désaveu de l'école publique «prise en otage par des lobbies idéologiques qui ont compromis ses chances d'ouverture et de modernisation en vidant de sa substance le rapport présenté par la Commission Benzaghou». Car une école c'est des moyens, certes, mais c'est d'abord un projet de société à traduire en objectifs pédagogiques.