Alors que tout le monde est obnubilé par l'histoire d'un accord entre Algérie Télécom et Eepad et de négociations en cours entre les deux parties pour aller vers le rétablissement de la connexion, la situation semble en fait au point mort. Contacté, hier, par la VO, le directeur de communication d'Algérie Télécom, Abdelhakim Meziani, persiste et signe. «Il faut que le provider Eepad affiche une bonne volonté à payer ses dettes dans le cadre d'un échéancier préétabli s'il espère retrouver la connexion. Du moins une partie de l'échéance trimestrielle de 2009», précise-t-il. Les raisons évoquées demeurent les mêmes: Eepad n'a pas payé les dettes que lui réclame Algérie Télécom et qui «sont passées de 2,4 milliards de dinars au mois de mai dernier à 3,5 milliards de dinars». «L'échéancier qui lui a été fixé (50 millions de dinars chaque mois) n'a jamais été respecté», précise encore M. Meziani. Pour le conseiller à la communication auprès de Moussa Benhamadi, «l'opérateur privé n'a non seulement pas honoré le passif et l'actif auprès de l'opérateur public qui, avant tout, est une entreprise commerciale, mais il s'est engouffré dans la ‘mal-gestion' avant que l'opérateur historique décide de réclamer l'argent détenu auprès des mauvais payeurs, surtout après la signature d'un contrat de performance avec l'Etat où le rééquilibrage économique de l'entreprise est l'enjeu principal». «Algérie Télécom, a-t-il relevé, paie environ 400.000 euros par mois pour diverses prestations d'Eepad. Un gouffre financier qu'aucune entreprise de la taille d'Algérie Télécom de par le monde ne serait disposée à subir», explique-t-il encore. Au sujet de la possibilité d'assurer un basculement au profit des clients d'Eepad vers les réseaux d'Algérie Télécom, le responsable de la communication de l'opérateur public a souligné qu'«AT ne peut pas débaucher des abonnés d'un opérateur». «Cela reste personnel, chacun étant libre de choisir son opérateur», dit-il en expliquant au passage que, «techniquement, il existe 350.000 accès disponibles pour un éventuel transfert». A propos des informations faisant état de la cession totale ou en partie du groupe Eepad et ses filiales à Algérie Télécom, M. Meziani a relevé le caractère infondé de ses déclarations qui «tentent d'induire en erreur l'opinion publique». «Le conseil d'administration du groupe AT, d'après lui, a refusé auparavant la proposition.» Ainsi, le Directeur commercial d'AT confirme la situation de statu quo entre les deux parties en conflit. Le bras de fer opposant le fournisseur privé d'accès à Internet en Algérie, Eepad, à l'opérateur historique Algérie Télécom, n'est donc pas près de connaître son épilogue après plus de trois semaines de suspension de la connexion. Sauf une intervention de dernière minute, puisque le responsable d'AT n'écarte pas le partenariat public-privé qui, selon lui, est dicté par les instructions présidentielles. «La balle est dans le camp d'Eepad», conclut notre interlocuteur.