Plus de 30.000 hectolitres de vin, issus de la transformation des 40.000 quintaux de raisin de cuve, livrés à l'issue de la campagne des vendanges en automne 2006, sont déclarés impropres à la consommation, alors que les viticulteurs attendent toujours le paiement de cette production. C'est du moins ce que la VO apprend du nouveau gérant, désigné huit mois auparavant, à la tête de la coopérative vitivinicole (COOPVIT) de la wilaya d'Aïn Témouchent. Selon la même source, des prélèvements qui ont été opérés dans les cuves de stockage de ce vin, ont été analysés et les résultats de ces analyses n'ont rien de réjouissant et pour cause. Ce vin serait tout simplement bon à jeter, car déclaré impropre à la consommation. Rappelons que les viticulteurs qui rencontraient des problèmes de débouché pour leur production 2006, ont été à l'époque conseillés par les représentants de la corporation, avec la bénédiction des services officiels, pour livrer la production en souffrance à la COOPVIT. «En échange de quoi, nous avons reçu un accusé de réception spécifiant que nous serions payés, dès que le vin tiré de la transformation de notre raisin, serait écoulé sur les marchés vinicoles. On sait ce qu'il en est advenu depuis…», s'insurge H. Aek, un vieil homme qui a passé la main et ne veut plus entendre parler de viticulture. Le wali et le DSA s'en étant mêlés, ils ont mis fin au mandat de l'ancien bureau de gestion, pour le faire remplacer par un bureau élu par les viticulteurs. Dans le même sillage, des conventions de partenariat ont été passées avec des transformateurs spécialisés dans le domaine et tout le monde semble y trouver son compte, particulièrement les fellahs qui se sont faits payer rubis sur l'ongle leur dernière production. Ceci étant, le nouveau patron de la coopérative souhaiterait voir 10 à 20% du vin gardé dans les cuves et déclaré impropre à la consommation, orientés vers la distillation, pour en tirer de l'alcool à des fins industrielles, sinon vers les vinaigreries. Par ailleurs, l'autre problème consiste à vider les six (6) caves de ce mauvais vin et localisées respectivement à Aïn Témouchent, Aïn Kihel, Ain Tolba, Chaâbet El-Leham, Aghlal et Hammam Bouhadjar. Enfin, «c'est le moment ou jamais pour la direction de l'Environnement, de faire preuve de vigilance, au cas où les gérants de certaines de ces caves, seraient tentés de déverser sauvagement les contenus de leurs cuves, au niveau des plages ou dans les oueds dont les eaux sont utilisées pour l'irrigation», avertit D. Djillali un écologiste jaloux de l'environnement du littoral.