A 24 ans, le jeune chanteur émigré Najim Amari, plus connu sous son nom d'artiste Cheb Najim, s'impose déjà sur la scène musicale méditerranéenne comme l'une des valeurs les plus sûres de la mouvance new raï. Issu d'une famille d'artistes confirmés, cet enfant de la balle a réussi en effet à forcer le respect de ses aînés par le timbre de sa « voix souple et haut perchée » et surtout par sa présence sur scène qui n'a pas laissé indifférents les inconditionnels du raï lors de son passage, il y a quelques mois à Sidi Bel-Abbès. Comptant à son actif de magnifiques albums de chansons en solo et en duo - entre autres « Kount Enhawes » enregistré en 2004, « Saba », « aux accents raï authentiques », grâce à la collaboration étroite de Salah Rahoui producteur, auteur et compositeur et parolier du King Khaled, le jeune Najim n'en continue pas moins de connaître d'immenses succès en associant sa superbe voix à celles d'autres stars de la chanson, tels Willy Denzey, Kenza Farah, Alibi Montana, Puff Daddy, Larsen et la diva Cheikha Remitti dont il a été le choriste dans son dernier album, enregistré quelques jours avant son décès. Et le jeune prodige poursuit toujours son petit bonhomme de chemin mariant les styles et les genres sur une matrice authentiquement raï, au grand bonheur de ses fidèles fans des deux rives de la méditerranée. Pour ne pas être en reste, Cheb Najim annonce sur son blog la sortie, en février 2010, d'un nouvel opus intitulé ‘Net tape', celui-ci mâtiné, semble-t-il, de heats afro-maghrébins et d'autres bêtes de scène de la pop music. Entretien express avec cet artiste qui n'en finit pas d'étonner et de séduire. Voix de l'Oranie : Dans la nouvelle mouvance raï dans quel registre vous situez-vous ? Cheb Najim :Je me situe dans celui de la pop music, ou tout simplement dans celui d'un artiste algérien porteur de messages, dans la plus large acception du terme. -En dehors de votre parolier en titre, avez-vous tenté d'écrire seul les paroles de certaines de vos chansons ? -Je travaille en fait avec plusieurs paroliers. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu le don d'écrire des textes de ce genre. J'ai plutôt celui de composer la musique de mes propres chansons. Mais cela ne m'empêche pas pour autant de solliciter aussi d'autres compositeurs comme ce me fut le cas pour mes derniers albums. -En matière orchestrale, il semble que vous ne vous limitez pas aux seuls instruments modernes. Du nouveau dans vos prochains albums ? -En fait ma musique est une combinaison de genres entre le traditionnel et le rétro moderne. C'est-à-dire basse- batterie- guitare, selon la formule européenne. Mais j'essaie toujours, dans mes compositions, de mettre en avant les instruments que les européens ne connaissent pas, tels que Gallal, Gasba, Bendir… -Vous pouvez nous rappeler des chanteurs, groupes ou compositeurs qui vous particulièrement inspiré dans votre travail ? -Je citerais en vrac Kimberland, Robbie Williams, Ben Harper, Elton Jhon, Hasni, Safy Boutella et bien d'autres encore. -S'agissant précisément de Safy Boutella, quelle est, d'après-vous, sa part d'influence dans vos chansons ? -Pourquoi Boutella ? Parce qu'il est l'auteur de « Kutche », qui reste pour moi le meilleur album qui soit dans l'histoire du raï… Et dire que cette grande figure de la musique algérienne a réalisé ce travail dans les années 80. A mon sens, il avait 20 ans d'avance sur tous les artistes de son époque. Quand on l'écoute aujourd'hui, on a beaucoup de peine à croire et se persuader qu'il a été composé il y a près de trois décennies. -Des critiques sont émises à l'endroit de certains compositeurs et interprètes qui ont tendance, observe-t-on, à sortir aujourd'hui du raï originel et produire un style disco qui chagrine les puristes. -Je reste fidèle à mon propre style qui exprime une réelle volonté d'évolution et d'ouverture sur tous les styles musicaux. Le raï n'est pas un mode musical figé. Il est ouvert à toutes les formes de métissage qui soient dans l'air du temps. Quant au reste, c'est comme dans un marché. Quand on va faire les courses, on y trouve de tout. Les achats se font selon les goûts et les recettes de tout un chacun. Celui qui veut le raï du terroir il sait où et chez qui le trouver. Pour celui qui aime mon style, qui correspond, j'en suis persuadé, aux attentes des jeunes de ma génération, il sait aussi où et chez qui le trouver.