Le Premier ministre qui intervenait, vendredi, à l'issue de la réunion du conseil national de son parti, s'est clairement prononcé contre ceux qui plaident pour le retour du crédit à la consommation et l'annulation de la lettre documentaire (Credoc), imposée comme seul moyen de paiement des importations. Un niet catégorique de Ahmed Ouyahia qui a anéanti les espoirs de ceux qui s'attendaient au retour de ce mode de consommation. «Non au crédit à la consommation et le crédit documentaire sera le seul moyen de paiement» dira Ouyahia. Le Premier ministre s'attaquera aux milieux qui manipulent les foules, évoquant la nécessité de remettre sur rails le crédit à la consommation. Il a, dans ce sens, ciblé les administrateurs du Fonds monétaire international (FMI) qui ont indiqué récemment, dans un rapport sur l'Algérie, qu'ils «sont d'avis que l'interdiction des prêts à la consommation (à l'exception du crédit immobilier) constitue un obstacle potentiel au développement du secteur financier et suggèrent de lever cette interdiction lorsque la centrale des risques, liés aux crédits aux particuliers, deviendra opérationnelle». Très à l'aise, quand il s'agit de répondre aux questions d'ordre économique, Ouyahia réitérera la position du gouvernement algérien «de ne pas annuler le crédit documentaire ni les nouvelles dispositions relatives au crédit à la consommation». De quoi faire taire les dernières voix qui s'élèvent pour revendiquer le retour à l'avant LFC 2009. «Le FMI représente les pays exportateurs, c'est normal qu'il recommande des mesures pour encourager la consommation» dira Ouyahia. Le Premier ministre a expliqué que ces mesures ont été prises pour éviter à l'Algérie de se retrouver dans une position financière difficile, semblable à celle du début des années 1990, avec le risque de recourir à l'endettement extérieur et au rééchelonnement de la dette. Lors du rééchelonnement de la dette extérieure algérienne, au début des années 1990, «le FMI avait tendu la corde jusqu'au risque de rompre», a-t-il souligné. Ahmed Ouyahia a révélé que la décision du paiement anticipé de la dette extérieure du pays a permis à l'Algérie d'économiser 2 milliards de dollars. Les importations ont atteint également des niveaux très inquiétants sur deux années de suite, flirtant dangereusement avec la barre des 40 milliards de dollars en 2008 et 2009. D'où la nécessité d'introduire le Credoc comme seul moyen de paiement des importations.