Des centaines d'habitants se sont rassemblés devant le siège de la commune de Gdyel pour protester contre ce qu'ils qualifient d'«exclusion du droit au logement». Et la contestation de la liste qui était au départ pacifique a pris une autre ampleur en fin d'après-midi, les protestataires ayant bloqué avec des pneus brûlés et autres grosses pierres la route nationale n°11, ce qui a nécessité l'intervention des forces de sécurité. C'est une véritable colère qui s'est donc emparée des habitants de la commune, suite à l'affichage des listes des bénéficiaires du programme des 173 unités de formule sociale, et ce, depuis la matinée. Le rassemblement des protestataires a d'ailleurs nécessité la mise en place d'un dispositif sécuritaire draconien autour des édifices publics, par crainte que la colère ne se développe en émeute, comme ce fut le cas, il y a quelques mois dans cette même commune. Selon les habitants, plusieurs personnes, figurant sur les listes des bénéficiaires, n'ouvrent pas droit à l'accès au logement de formule sociale. Du coup, les habitants, s'estimant lésés dans leurs droits, ont réclamé une commission d'enquête pour faire lumière sur ces attributions et les conditions les ayant entourées. Ces derniers sont allés jusqu'à pointer du doigt le premier responsable exécutif de la commune qui est, rappelons-le, membre de la commission de distribution des logements sociaux, présidée par la daïra, d'être à l'origine de ces passe-droits. Parmi les protestataires, Bouâfia Lakhdar, un habitant de la commune, il dira: «Tout le monde dans cette commune, y compris le P/APC connaît la crise du logement que j'endure, depuis des années. J'habite une pièce avec mes six enfants et cela fait des années que j'attends, à mon égard, un geste des autorités locales, mais en vain. A chaque affichage, mon nom fait défaut.» Les habitants s'accordent à remettre en cause l'inéligibilité de la composante des listes des bénéficiaires et demandent à ce que la lumière soit faite sur la question. Ils ont également fait savoir qu'ils n'hésiteraient pas à durcir le ton de la contestation, au cas où leur voix ne trouvait pas d'écho. Contacté à cet effet, le chef de daïra précisera qu'«il ne s'agit que d'une liste provisoire, susceptible d'être objet de recours, de la part de tout citoyen, s'estimant lésé dans ses droits.» Notre interlocuteur ajoutera: «Après l'attribution de ces logements, la commission de la distribution procédera à l'étude des demandes de logements restantes, et ce, dans le cadre d'une autre opération de distribution, fixée à 120 logements sociaux.»