Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a été convié pour aujourd'hui à une réunion de conciliation avec le ministère de la Santé. L'information a été donnée, hier, par le président du syndicat, le Dr Lyès Merabet. Le dialogue entre les deux parties était suspendu depuis fin février, après l'échec des premières réunions de conciliation qui a conduit les praticiens à maintenir leur mouvement de grève entamé depuis des mois. Cette énième réunion entre les deux parties fait suite à la réaction des syndicats des praticiens aux propos provocants de Saïd Barkat qui annonçait dimanche dernier «l'illégalité» de la grève, selon une décision de justice. Avant de se ressaisir en annonçant la mise sur pied incessamment d'une commission pour étudier les indemnités avec les représentants des syndicats des praticiens de la santé et la reprise du dialogue avec les représentants des syndicats activant dans le secteur. Cette sortie inexpliquée du premier responsable du secteur de la Santé a soulevé le courroux des deux syndicats autonomes qui accusent Barkat de vouloir «retourner» l'opinion publique contre la grève des praticiens de la Santé publique. L'Intersyndicale des praticiens dit ne pas comprendre cette volte-face et ces contradictions au niveau des centres de décision dans le traitement de leur dossier, et ont dénoncé les contrevérités du ministre de la Santé sur les questions du service minimum, de la cessibilité des logements de fonction et sur l'activité complémentaire. Joint, hier, le Dr Merabet, président du SNPSP, a accueilli avec prudence l'invitation «surprise» du ministre au cycle des réunions de conciliation qui, selon lui, n'ont pas abouti pour amorcer de véritables négociations sur les principales revendications, à savoir le statut particulier et l'installation d'une commission pour discuter du régime indemnitaire. Il estime toutefois que, cette fois-ci, les discussions seraient sérieusement entamées pour aller de l'avant après plus de trois mois de grève. «Nous avons toujours plaidé pour un dialogue serein et constructif avec les pouvoirs publics. Mais, en contrepartie, on n'a rien vu venir dans ces interminables réunions qui ne font qu'effleurer les véritables problèmes au lieu de les résoudre», a précisé le Dr Merabet. Selon lui, l'annonce du ministre de la Santé de la reprise du dialogue, malgré la décision de justice interdisant la grève des praticiens, est en contradiction avec la réelle volonté de solutionner les problèmes. «Certes, l'annonce de l'installation de la commission pour étudier le régime indemnitaire est une bonne chose, seulement on a appris à se méfier de ces commissions ad hoc qui ont fait avorter un travail de plusieurs années sur le statut particulier, avant de nous pondre un autre projet» a–t-il averti.