L'abolition de la peine de mort n'est pas à l'ordre du jour du programme du gouvernement. C'est ce qu'a indiqué, jeudi passé, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. La question provoque actuellement le débat. Et même parfois au point de provoquer des guerres de tranchées. C'est d'ailleurs le cas entre Cheikh Bouamrane, le président du Haut conseil islamique, et Louisa Hanoun, la secrétaire générale du Parti des travailleurs. En réponse à une question, en marge de la séance plénière à l'APN, le ministre de la Justice a voulu mettre fin au débat en indiquant que la peine de mort n'est pas à l'ordre du jour. De son côté, le ministre des Affaires religieuses est allé dans le même sens. A la question de savoir s'il est pour ou contre la peine de mort, il dira qu'il n'est pas le législateur mais un membre du gouvernement. Et dans ce sens, aucune évolution du dossier n'est à signaler. «La question n'est pas du ressort d'un parti. C'est une question de concept. Et pour le moment, il n'a pas été débattu au niveau du gouvernement» a-t-il assuré. «Maintenant que les citoyens donnent leurs avis, je ne pense pas que cela doit susciter autant de critiques ou qu'on accuse les unes ou les autres des parties de révisionnisme, de laïcité ou de modernisme. Les citoyens sont libres de s'exprimer sur cette question». Bouabdallah Goulamallah ne considère pas, en tout état de cause, que l'islam soit aussi rigoriste, indiquant qu'il n'est pas question d'appliquer la peine de mort dans toutes les situations, sinon «on se serait tués tous les uns les autres» a-t-il dit. La peine de mort, un sujet qui ressurgit à chaque occasion. Il y a quelques mois, c'était à l'occasion d'une proposition de loi du RCD qui demandait l'abolition de cette peine qui n'est pas appliquée depuis 1993. Demande refusée. Il y a eu création d'un comité pour l'abolition de la peine de mort qui était né. Cette fois-ci, le débat est suscité par plusieurs personnalités. D'abord le président de la Commission des droits de l'Homme, Farouk Ksentini, ensuite par Louisa hanoun. Les déclarations de cette dernière ont suscité la colère de Cheikh Bouamrane qui a accusé Louisa Hanoun d'islamophobie. La SG du PT a été contrainte de répliquer par des morts très durs, accusant Bouamrane de politiser le Conseil islamique. Hanoune précisera, dans un communiqué, que le président du conseil est totalitaire. En tous les cas, les échanges "d'amabilités" entre les deux personnalités ne sont pas près de s'arrêter.