Ne supportant pas que des insanités soient prononcées en plein public, C.H. ne sait pas qu'il va payer de sa vie, son intervention en ce sens. Le 15 juin 2009, K.B. est attablé dans un café, se trouvant à El kerma. Ce jour-là, il était dans un état d'ébriété avancé, ce qui allait devenir un prétexte pour un jeune adolescent, de le taquiner. Ce dernier utilise donc tous les mots, appartenant au jargon de la jeunesse pour apostropher K.B., celui-ci furieux, lui intime l'ordre de déguerpir, s'il ne voulait pas recevoir une raclée en bonne et due forme. Le jeune adolescent persiste à l'embêter et K.B., fou furieux, déverse à son encontre un chapelet d'injures, usant ainsi de mots déplacés et n'ayant aucun respect pour les personnes qui étaient, ce jour-là, attablées dans ce café. Gêné, C.H. l'apostrophe, lui demande de se taire et d'aller cuver son vin ailleurs. Toujours sous l'emprise de l'alcool, le mis en cause se tourne vers lui et lui dit de se mêler de ses affaires. La situation s'envenime et ils en arrivent aux mains. C'est là que C.H. recevra deux coups de couteau au niveau du thorax ; le tuant sur le coup. Arrêté, le prévenu nie avoir porté volontairement ces coups à la victime et dit qu'il s'agissait là d'une légitime défense. Présenté devant le magistrat instructeur, il est écroué pour le grief d'homicide volontaire. Cité hier à la barre du tribunal criminel de la cour d'Oran, le mis en cause maintient ses déclarations et dit: «Votre honneur, je n'ai fait que me défendre, ajoutant aussi que le couteau ne lui appartenait pas et que c'était plutôt celui de la victime.» Il dit également: «Comme j'étais ivre, j'ignore encore comment une dispute qui n'était que verbale, a pu dégénérer de la sorte. Voyant la victime avec le couteau, j'ai aussitôt pris peur.» Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la perpétuité à l'encontre du prévenu, insistant sur le fait que «l'état d'ébriété n'est pas un fait, pouvant atténuer, bien au contraire.» La défense a plaidé, quant à elle, les circonstances atténuantes pour son mandant. Aux termes des délibérations, le mis en cause a été condamné à quinze ans de réclusion.