Le 22 août 1994, Claude Genova dit «le gros» tombe sous les balles de ses assassins en sortant de l'hôtel Méridien, à Paris, où il se trouvait avec son chauffeur Sidney Attoun et H.K qui l'ont quitté quelques instants avant qu'il ne soit exécuté. Rappelons que «le gros» se trouvait à la maison d'arrêt de Saint-Maur en France. Il venait de bénéficier d'une autorisation de sortie au cours de laquelle il avait décidé de mettre fin aux rivalités existant entre le clan des Hornec, des Gitans, les H comme il les appelait, et lui-même. Selon les premiers témoignages, «le gros» a été tué par deux hommes encagoulés qui sont sortis d'une voiture de grosse cylindrée. Les premières balles ont été dirigées à hauteur des reins de la victime. Ses agresseurs devaient savoir, sans doute, qu'il portait un gilet pare-balles. Une fois touché aux reins, il recevra au niveau de la tête une seconde décharge de chevrotine. Les premiers éléments de l'enquête, ouverte en ce sens, détermineront qu'il s'agissait-là d'une vraie guerre de gang qui a commencé en mai 1994 quand plusieurs hommes de Genova ont été abattus. Selon l'enquête menée, il s'est avéré que le principal acteur dans cette affaire est le dénommé H.K., un ressortissant algérien vivant en France. Ce dernier, après l'assassinat du Gros, se serait réfugié chez les H, au Sud de la France et, de là, il aurait regagné l'Algérie, plus spécialement Oran, en décembre 1995. C'est ici qu'il s'établira et achètera le célèbre casino de la corniche. Toujours selon l'enquête, il plongera même dans l'immobilier, aidé par son ami qui deviendra son rival, le dénommé D.L. Appelé hier à la barre, H.K. ne niera pas connaître la victime mais réfutera le crime. «Certes j'ai trempé dans quelques petits larcins et fus condamné alors que je me trouvais en France, mais de là à tuer, non, dira le prévenu. Lors de son réquisitoire, le procureur reviendra sur les détails de cette affaire de grand banditisme où sont mêlés Pieds-noirs, Maghrébins, Gitans et Juifs. Il requerra la peine de 20 ans de réclusion. La défense, composée d'un parterre de robes noires du barreau d'Oran, plaidera l'innocence de son mandant. Au terme des délibérations, le mis en cause sera relaxé.