Toutes les offres conclues avec des sociétés étrangères par consentement mutuel (gré à gré) ont été approuvées par le ministre de l'Energie, selon l'ancien président directeur général de Sonatrach, Mohamed Méziane poursuivi dans une affaire de corruption et de malversations présumés. Ce dernier a chargé son ministre de tutelle, Chakib Khelil, lors de ses auditions devant le juge l'instruction. L'information a été rapportée par notre confrère arabophone El Khabar. Selon ce quotidien, cité par DNA, l'ex-PDG de Sonatrach, placé sous contrôle judicaire depuis janvier 2010, a impliqué l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, «considérant que toutes les offres ou transactions conclues avec les sociétés étrangères par consentement mutuel ont été approuvées Chakib Khelil». Ce dernier aurait donné des instructions ministérielles en date du 14 janvier 2005 afin de prendre toutes les dispositions «nécessaires pour assurer la surveillance et la protection des sièges et bases de vie dépendant de Sonatrach», ajoute le quotidien. L'instruction de l'affaire dite de Sonatrach est terminée au terme de quatre mois d'auditions et de confrontations. Le scandale a éclaté le 12 janvier 2010 lorsque le PDG, Mohamed Meziane, ses deux fils, l'ancien directeur du Crédit populaire d'Algérie ainsi que plusieurs hauts cadre de Sonatrach ont été mis en examen et écroués pour corruption et malversations présumées. Leur mise examen ainsi que leur incarcération font suite à des investigations lancées dés l'automne 2009 au sujet de marchés conclus entre Sonatrach et certaines firmes étrangères, au nombre de trois. Le contrat de 142 millions de dollars pour la télésurveillance; la réalisation d'un système de transport par canalisation de gaz naturel (GK3) pour un montant de 580 millions de dollars et enfin la rénovation du 10éme étage du siège à Ghermoul (Alger). Quand le scandale avait éclat, l'ex-ministre de l'Energie avait déclaré ne pas être au courant au sujet des contrats en litige ainsi que du mode de gestion de la compagnie dont il était le véritable patron entre 2000 et 2009. «Je ne peux pas préciser les motifs des inculpations car je ne connais du dossier que ce qu'en a donné la presse (…) Je suis surpris comme vous…», avait-il déclaré aux journalistes en janvier 2010. Pouvait-il ignorer l'existence de ces contrats qui se chiffre en centaines de millions de dollars lui qui savait tout, s'informait sur tout, à propos de la gestion de Sonatrach dont il assurait la direction entre 2001 et 2003? S'interroge DNA. Au cours des différents interrogatoires conduits en automne et en hiver 2009 par les enquêteurs, Mohamed Meziane aurait clairement fait savoir que toutes les transactions conduites par Sonatrach avec des partenaires nationaux ou étrangers se faisaient avec le consentement du ministre de l'Energie, Chakib Khelil. Au cours de l'une des auditions par le DRS, l'ex- PDG, Mohamed Meziane, au bord des larmes, aurait dégagé sa responsabilité dans les transactions douteuses qui font aujourd'hui l'objet d'une instruction. Aux questions des enquêteurs qui l'interrogeaient sur sa passivité, Meziane aurait rétorqué : « Moi je ne suis rien devant Khelil…J'ai eu peur».