Des dizaines de familles, ayant vu leurs habitations illicites démolies par les autorités locales au niveau du douar Belgaïd, se sont rassemblées, hier matin, devant le siège de la wilaya pour dénoncer l'abandon affiché par les responsables ainsi que les autorités locales qui n'ont pas pris en compte la mise en danger sur le plan moral des enfants de ces familles et ce, après les avoir mis dans la rue sans même prendre la peine de leur trouver un abri. Les protestataires tenaient des banderoles sur lesquelles ils demandaient à être dédommagés, suite à la démolition de leurs habitations ou bien qu'on leur délivre des autorisations, leur permettant de reconstruire dans un cadre légal. Les 22 familles présentes à ce sit-in, ont montré leur colère et leur profonde indignation après la démolition de leurs habitations illicites par les autorités locales qui les ont ainsi mises dehors, à la merci du froid de l'hiver, sans se soucier du préjudice moral causé aux enfants qui ont été tétanisés par la brutalité de l'opération du délogement. En ce sens, un père de famille, lésé par cette démarche, dira: «Je me suis retrouvé, ma famille et moi, en un clin d'œil, jeté à la rue et n'ayant aucun endroit pour nous abriter du froid de l'hiver. Il m'est impossible de louer un appartement, vu la cherté de la vie. D'ailleurs avant de construire cette habitation illicite, je louais un appartement à Arzew et comme je ne pouvais plus supporter de payer le loyer, j'ai opté pour la construction illicite.» Ce même interlocuteur soulignera: «J'ai été choqué par la brutalité de l'opération de démolition et mes enfants porteront ce préjudice moral durant toute leur vie. Mais le plus frustrant, c'est qu'elle s'est déroulée sans le moindre préavis.» Le même témoignage sera avancé par un autre père de famille en chômage qui indiquera qu'après avoir désespéré de bénéficier d'un logement, il s'est vu contraint de construire une habitation illicite et il s'est vu, lui aussi, jeter à la rue, lui et sa famille, tels des chiens errants. Les responsables n'ont même pas pris la peine de les reloger provisoirement ou même de les recevoir. Sachant que certaines familles, parmi celles ayant été délogées, ont bâti des habitations de fortune, pour se couvrir du froid et ce, en attendant un geste des autorités locales. Sur un autre registre, on a appris que les éléments de la gendarmerie, relevant de la commune de Bir El Djir, ont ouvert une enquête basée sur des plaintes déposées par des citoyens et portant sur l'implication de certains individus dans la construction de bidonvilles.