Y aurait-il eu précipitation dans la gestion de l'opération relative au démantèlement d'un certain nombre de panneaux publicitaires, implantés à travers les artères et autres espaces publics dans la commune d'Oran? Cette interrogation pose inéluctablement le problème de savoir si le dossier a été traité, en se référant au strict respect des procédures législatives qui protègent la commune autant que les opérateurs, et dans ce cas, afficheurs et annonceurs sont, à leur tour, protégés par des textes qui régissent les activités commerciales du secteur de la publicité, depuis son ouverture. C'est d'ailleurs dans ce souci que nous nous sommes rapprochés des acteurs intervenant dans cette opération de démantèlement, d'un côté, l'APC d'Oran avec son arrêté municipal établi, sur instruction des services de la wilaya et, de l'autre, des opérateurs économiques directement concernés par cette décision de démantèlement des panneaux d'affichage que certains considèrent et qualifient «comme unilatérale et totalement arbitraire». Le démantèlement a-t-il été fait dans les règles? Au-delà de la décision prise pour démanteler les panneaux d'affichage publicitaire, implantés à travers divers espaces visibles à Oran et au-delà de l'aspect réglementaire de l'opération, les annonceurs ainsi que le simple citoyen Lambda ont suivi ça et là ces opérations et ont tous été unanimes pour constater que ce démantèlement ne s'est pas fait dans les règles, et ce, en dépit des moyens matériels et humains mis en place lors de l'opération. Il est clair pour l'ensemble des observateurs que les panneaux en question avaient une valeur marchande importante et leur arrachage a été effectué de telle sorte qu'ils sont devenus, par la suite, irrécupérables. Selon les professionnels du secteur, les coûts de ces panneaux varient entre 1,5 et 2 millions de dinars, voire plus. Il existe toutefois des techniques d'enlèvement plus appropriées qui auraient pu éviter de telles pertes et que seules les propriétaires sont à même de ressentir financièrement, sans pour autant parler du préjudice moral, causé à tous ces afficheurs et d'une certaine manière, signé la mise à mort de leurs activités. D'ailleurs, les conventions signées pour 10 ans avec l'APC d'Oran, n'ont pas encore expiré. C'est donc sur la base de la décision d'ouverture du secteur de la publicité aux opérateurs privés en 2003, que des investisseurs se sont lancés dans ce créneau. Ce qui est le cas de l'affichage sur des panneaux, installés à même la voie publique. Les procédures misses en place, ont abouti à la signature de conventions, en 2003, entre l'APC d'Oran et les opérateurs économiques, pour une durée de 10 ans. Une fois la convention signée, le choix de l'emplacement devait se faire avec le secteur urbain territorialement compétent pour désigner et convenir conjointement des sites, devant accueillir les panneaux d'affichage. Une fois cette étape effectuée, l'opérateur devait payer des droits et des taxes, pour clore les procédures administratives et permettre ainsi à l'afficheur d'implanter son panneau, une opération que le contribuable oranais avait d'ailleurs favorablement accueillie, et ce, en raison de l'équipement urbain qui a contribué à créer un ornement identique à ce qui se fait dans les villes des pays, en avance dans ce domaine. Position de l'APC, concernant le dossier de la publicité «Si l'APC a commis un dépassement, lors de l'opération de démantèlement des panneaux d'affichage publicitaire et si les opérateurs se sentent lésés, qu'ils saisissent la justice, s'ils sont persuadés qu'ils sont dans leur droit», c'est en ces termes que le président de l'assemblée populaire abordera le sujet de la publicité et à propos duquel il précisera aussi que ce dossier a fait beaucoup de bruit et que le seul souci de l'APC est d'assurer les rentrées financières dans les caisses de la commune. Tout en précisant aussi que pour la commune d'Alger, les rentrées financières en matière de publicité sont estimées à 59 milliards de centimes, alors que pour la municipalité d'Oran, ces rentrées sont équivalentes à zéro dinars. Des panneaux non identifiés et des abribus servant de supports publicitaires Certaines voix se sont élevées pour dénoncer la présence de panneaux publicitaires, implantés depuis des années et dont les afficheurs restent non identifiés, et ce, bien qu'ils soient exposés sur des axes très visibles à Oran, sauf qu'ils n'ont fait l'objet d'aucun recouvrement ni de démantèlement. Cela étant dit, les noms des annonceurs seraient un secret de polichinelle à Oran. Dans ce même contexte, de nouveaux abribus viennent récemment d'être installés à Oran, sauf qu'il n'était pas question, selon des sources responsables, que ces derniers servent de supports publicitaires à d'éventuels annonceurs et pourtant, des publicités concernant les produits alimentaires ou celles d'entreprises du bâtiment sont déjà exposées, à la visibilité des passants. Cet état de fait pousse une fois encore à s'interroger sur la célérité avec laquelle ont été mis en place les cahiers de charges relatifs à ce créneau.