A quelques jours du mois sacré de ramadhan, l'axe routier Oran-Aïn El Turck connaît un trafic sans précédent, et pour cause. Le jeûne est à la porte et les amateurs de la Grande bleue n'ont que quelques jours pour bronzer et profiter de la fraîcheur de la mer. Cet engouement pour la plage, à la veille du mois de ramadhan, a noyé les routes menant à la corniche ornaise dans des problèmes de circulation automobile insurmontables. Certaines carences, en rapport avec l'organisation du transport urbain, ont davantage compliqué la situation. «J'ai été à la plage et j'ai vu que les estivants sont de plus en plus nombreux. Après la prière du vendredi, des nuées de citadins affluent vers les plages de la côte ouest d'Oran. Des bouchons commençaient à se constituer dès 14h30 sur la corniche inférieure. Au retour, la situation était pire. Vers 19heures, c'est un impressionnant bouchon long de plus de 4kilomètres qui s'est constitué depuis Sainte Clotilde jusqu'à la Pêcherie. Il nous a fallu plus d'une heure pour traverser ce tronçon. Il faut dire que les estivants mènent une course contre la montre et veulent coûte que coûte profiter de la plage avant le ramadhan» affirmera Adnane. De son côté, son frère Sofiane ajoutera :«Les problème de circulation nous ont fait oublier les moments agréables que nous avons passés à la plage. Je me demande pourquoi les autorités locales ne font pas le nécessaire pour contenir ces problèmes de circulation qui deviennent récurrents chaque année. Beaucoup de projets ont été annoncés dans ce sens, mais aucun n'a été concrétisé. Personnellement, je travaille toute la semaine, même le jeudi, et je n'ai pas un autre jour pour me distraire à part le vendredi. Je me rends à la plage alors mais lorsqu'on voit ces problèmes de circulation, on regrette d'y avoir même pensé». Une autre carence constatée à chaque saison estivale, il s'agit des transporteurs qui désertent les lignes urbaines au profit des dessertes reliant Oran à la corniche, et ce, au détriment des usagers du transport urbain de la ville d'Oran. «Ils sont alléchés par la rentabilité des desserte de la corniche, c'est pourquoi ils n'hésitent pas à détourner leurs lignes au profit de cet axe, sans autorisation de la tutelle» dira Ali, un usager de la ligne G4 qui ajoutera :«Vendredi dernier, j'ai attendu plus de 30 minutes avant de prendre le bus. Même avec 15 dinars, nous n'arrivons pas à nous offrir facilement le service du transport urbain». Il poursuivra :«Cette situation ne manque pas de semer le désordre dans les stations principales urbaines où des dizaines de passagers sont contraints d'attendre pendant de longs moments l'arrivée de bus déjà bondés. Le problème des stations zoomées par les véhicules de transport en commun s'accentue davantage en fin de semaine, et ce, au détriment des citoyens qui ont des destinations autres que les plages. Les transporteurs veulent se remplir les poches en desservant les différents trajets menant à la corniche oranaise». Outre les problèmes qui reviennent chaque année, fort est de constater que depuis l'ouverture du secteur du transport collectif à l'initiative privée et surtout depuis le lancement des travaux de réalisation du tramway, le secteur du transport dans la wilaya d'Oran est soumis, purement et simplement, à l'anarchie totale. Les dépassements et les transgressions de la réglementation constatés sur les différentes lignes desservant la ville continent de perturber le bon déroulement du plan de circulation, en dépit de certaines mesures dites répressives appliquées par la direction du Transport à l'encontre des transporteurs ayant commis des fautes professionnelles. A cela s'ajoutent les grands désagréments causés par les travaux de creusement du sol entrepris par la société SEOR qui assure la rénovation des réseaux d'AEP et d'assainissement. La déviation des réseaux souterrains, imposée par le chantier de réalisation du tramway, a ajouté à cette anarchie et compliqué davantage la situation. En été, tous les automobilistes affirment ne vouloir que laisser leur véhicule au garage et préfèrent marcher.