Le "Think-Tank", un Forum lancé par le quotidien "Liberté" et dédié à l'entreprise, a consacré jeudi sa première rencontre au développement de l'entreprise privée en Algérie. La première activité du "Think Tank", organisée sous forme de panel, s'est déroulée, autour du thème "Comment libérer les potentiels de l'entreprise privée pour relancer l'investissement, la production et la création d'emplois", devant un parterre de chefs d'entreprises, d'économistes et d'experts. Ainsi, l'économiste Abdelmadjid Bouzidi a estimé dans son intervention sur l'entreprise la nécessité de "s'appuyer sur l'investissement privé, sachant que l'Etat est de plus en plus sollicité en matière de dépenses et, en parallèle il y aura de moins en moins de ressources financières à l'avenir". Pour lui, ''l'épargne privée, en constante évolution, constitue la solution à la promotion de l'investissement et à la création de nouvelles entreprises, et donc de nouveaux postes de travail.'' Il a également relevé dans son intervention que ''les conditions de substitution à l'importation existent, et les capacités d'absorption sont en train de se développer". De son côté, le directeur général de l'INSIM, M. Lamini, a évoqué certaines contraintes qui entravent le développement des entreprises. Il a cité entre autres, "le manque de lisibilité, l'éparpillement des instances, un appareil administratif bureaucratique et peu expert". Il a suggéré, à cet effet, la création d'un "institut cerveau" et une réorientation des ressources vers l'entreprise. Pour sa part, M. Smaïl Seghir, consultant, a estimé que l'Algérie a des atouts supplémentaires pour faciliter l'émergence de champions industriels, citant, dans ce contexte, l'importance du marché national aujourd'hui largement dominé par l'importation. La proximité du marché européen, l'énergie à coût compétitif et, surtout, des entrepreneurs qui ont fait leurs preuves sur les marchés internationaux, sont autant d'atouts qui, une fois mis à contribution, boosteront l'économie algérienne au devant de la scène mondiale, estiment des experts, présents à ce Forum. M.C. Belmihoub, universitaire, a relevé quant à lui le degré de confiance des entrepreneurs vis-à-vis de l'économie dans laquelle ils désirent s'engager à long terme, notamment en matière de réglementation et de procédures. ''La réduction des incertitudes a de l'importance car, selon lui, elle joue un rôle majeur dans la croissance économique, avec la prise de risques. Elle réduit considérablement les coûts de transactions et favorise la confiance des agents dans le futur'', a-t-il estimé. Lui aussi suggère la mise en place d'une institution semi publique représentative des principaux acteurs : entreprises, administrations, universitaires, avec une "gouvernance irréprochable".Le quotidien ''Liberté'' a également mis en place un second forum de réflexion et de débat, le Forum d'Alger. Ce Forum tiendra samedi sa première rencontre à Alger, avec comme thématique les questions énergétiques actuelles et à venir.