ABBEBA - Des chefs d'Etat et participants au Forum du Mécanisme africain d'examen par les pairs (MAEP) se sont montrés "vivement intéressés" par l'expérience algérienne, samedi à Addis-Abeba lors de la présentation du deuxième rapport d'étape sur le Programme d'action national sur la gouvernance. Ce deuxième rapport d'étape de l'Algérie qui rend compte des réalisations de la période 2009-2011 dans le processus d'enracinement de la bonne gouvernance dans ses différentes dimensions a été présenté par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, représentant du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika au sommet de l'Union africaine. Les intervenants ont ainsi formulé des observations et commentaires et se sont montré "vivement intéressés" par l'expérience algérienne dans plusieurs domaines couverts par le rapport. Ils ont également exprimé leur souhait que les bonnes pratiques relevées par le panel des personnalités fassent l'objet d'une "large diffusion" et d'échanges avec les pays africains. Le président Bouteflika fait partie des chefs d'Etat initiateurs de ce Mécanisme chargé de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique dans ses volets politique, économique et social, rappelle-t-on. Le rapport présenté devant le Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du MAEP a mis en exergue les développements intervenus en matière de mise en oeuvre du parachèvement du processus de réconciliation nationale et de nouvelles réformes politiques. Le même document a présenté les innovations introduites par les six lois organiques adoptées durant le deuxième semestre 2011 dans plusieurs domaines-clé pour l'approfondissement de la démocratie, notamment le renforcement du pluralisme, du mouvement associatif, la liberté d'expression la régularité et la transparence des élections, la participation des femmes aux assemblées élues, et l'éthique dans la vie politique. A ce titre, les élections législatives du 10 mai 2012 régies par ce nouveau cadre juridique, avaient abouti à l'élection d'une Assemblée populaire nationale (APN) qui présente une évolution "qualitative remarquable" quant à la représentativité de la société algérienne, souligne le rapport, précisant que cette évolution est marquée par le rehaussement "considérable" de la place de la femme avec 31,6% des élues, soit 145 femmes députées issues de divers courants politiques, auxquelles s'ajoutent le rajeunissement notable de la composante et l'élévation du niveau de formation des élus. Pour ce qui est des innovations introduites dans le cadre de la poursuite du processus de réformes économiques structurelles, le rapport a mis en évidence notamment la gestion macro-économique "plus rigoureuse", l'amélioration de la prévisibilité et transparence des politiques, la promotion d'un budget en termes de résultats. Le document relève que ces réformes ont permis une croissance hors hydrocarbures "appréciable", une "maîtrise" de l'inflation, la "consolidation" de la position financière extérieure du pays et la poursuite de la baisse du taux de chômage. Il comporte aussi une description de la stratégie de diversification économique à travers la politique d'ensemble et des politiques sectorielles en matière de promotion des investissements, de relance industrielle, de renouveau agricole et rural, de valorisation des ressources en eau, de protection de l'environnement et de développement des secteurs du bâtiment, des travaux publics et des services. Au titre de la gouvernance d'entreprises, le rapport met en relief la stratégie nationale en matière d'encouragement et de soutien à la création et au développement de l'entreprise à travers des crédits bonifiés, des facilitations fiscales, l'accès au foncier industriel, la prise en charge par l'Etat de l'insertion professionnelle des primo-demandeurs d'emploi ainsi que la création de fonds de garantie nationaux et régionaux. S'agissant du développement socio-économique, le rapport expose le bilan de tous les secteurs qui contribuent au progrès humain et au bien-être du peuple algérien, particulièrement au bénéfice des couches défavorisées et des groupes vulnérables. La modernisation de l'Etat, le renforcement de la lutte contre la corruption, la promotion socio-économique de la femme, l'emploi des jeunes, les équilibres régionaux et l'aménagement du territoire ont constitué une composante permanente des politiques publiques aux plans national, local, général et sectoriel, est-il souligné dans le rapport. L'Algérie figure parmi les premiers pays à procéder à une évaluation approfondie de sa gouvernance dans le cadre des normes et procédures du MAEP et avait déjà présenté un rapport d'étape (2007-2008) en janvier 2009 devant le Forum des Chefs d'Etat.