A travers le symbole de Djamila Bouhired, c'était la résistance héroïque de toutes les femmes algériennes qui était glorifiée par les poètes arabes, a-t-on souligné lundi au cours d'une conférence organisée en marge du 5ème festival national de la poésie féminine de Constantine. Le nom de Djamila Bouhired symbolisait en fait celui de toutes les "djamilate" (belles) d'Algérie, non seulement parce que le procès de cette icône de la Révolution algérienne a eu lieu en même temps que celui de deux autres non moins héroïques Djamila (Boubacha et Bouazza) mais aussi parce que les femmes algériennes qui ont subi les pires tortures dans les geôles du colonialisme et qui en sont mortes pour certaines, étaient très nombreuses durant la Révolution d'indépendance, a-t-on relevé. Fadila Merabia, universitaire, a cité dans ce contexte le cas de Meriem Saâdane une Martyre de Constantine et de l'Algérie et qui a subi, a-t-elle rapporté, "les pires tortures et a vu ses seins arrachés et donnés en pâture eux chiens, ses ongles arrachés à vif et son corps découpé en morceaux". L'universitaire Amel El Ouati a relevé dans ce sens que les poètes arabes ont vite fait de suivre le syrien Nizar Kabbani qui a été le premier à s'emparer du symbole Djamila Bouhired pour rendre hommage à la résistance héroïque de la femme algérienne et, à travers elle, au combat de tout un peuple contre le colonialisme. Selon les recherches effectuées sur ce sujet par cette conférencière, ce sont les poètes irakiens qui ont occupé la tête de liste avec 41 poètes qui ont écrit des poèmes à la gloire de la résistance de la femme algérienne. Les égyptiens viennent en 2ème position avec 36 poètes ayant été inspirés par la résistance de la femme algérienne et les syriens en 3ème position, selon l'étude menée par Amel El Ouati.