Le film palestinien "Lamma Choftek" (Quand je t'ai vu) a suscité une vive émotion chez le public suite à sa projection, mardi à Oran, dans le cadre des compétitions longs-métrages de la 6ème édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA). La question palestinienne qui constitue la thématique centrale de cette œuvre de la cinéaste Anne-Marie Jacir, n'a pas laissé indifférent le public qui a spontanément réagi par des salves d'applaudissements et des slogans en soutien au Peuple palestinien. La réaction des spectateurs constitue également un succès supplémentaire pour la réalisatrice palestinienne qui a été récompensée cette année, pour ce film, dans de prestigieux festivals tels ceux d'Abu Dhabi et de Carthage organisés en octobre et novembre derniers, après des sélections au festival de Toronto (septembre) et à la cérémonie américaine des Oscars (février). La projection de "Lamma Choftek" s'est tenue en présence du comédien Firas Ettiba et du costumier Hamada Attalah qui se sont déclarés très touchés par les impressions suscitées auprès du public Oranais. Le débat engagé à l'issue de cette séance leur a aussi permis de souligner que "ce film rend hommage à la jeunesse Arabe et à tous les pays soutenant la Palestine, à l'instar de l'Algérie qui est évoquée dans cette œuvre à travers le rôle d'un combattant". Ils ont fait savoir en outre que l'absence de la réalisatrice à cette séance est due à "un empêchement de dernière minute", assurant toutefois qu'elle sera présente avant la clôture du festival. "Lamma Choftek" a pour contexte la Jordanie en 1967 quand, "après avoir été séparé de son père dans le chaos de la guerre, Tarek, 11 ans et sa mère Ghayda, sont parmi la dernière vague de réfugiés. Placés dans des camps temporaires jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de revenir, ils attendent, comme la génération précédente de 1948. Tarek, excentrique et sans limites, s'enfuit de chez lui en quête de liberté. Un voyage de l'esprit humain qui ne connaît aucune frontière. Née en 1974, Anne-Marie Jacir est une réalisatrice et scénariste palestinienne vivant en Jordanie. Elle a d'abord travaillé dans l'industrie du cinéma à Los Angeles (Etats-Unis) avant de fréquenter l'Université de Columbia à New York pour obtenir un diplôme de maîtrise en cinéma. Son mentor n'est autre que l'éminent réalisateur chinois Zhang Yimou. Cette journée a été également marquée par la projection du film marocain "La 5ème corde", de Salma Bergach, alors que trois autres longs-métrages seront visionnés mercredi, à savoir "Le Professeur" de Mahmoud Ben Mahmoud (Tunisie), "Tanoura Maxi" de Joe Bouaid (Liban), et "Yema" de Djamila Sahraoui (Algérie).