Les rebelles du Séléka ont annoncé avoir suspendu leur participation au gouvernement d'union nationale centrafricain, estimant que sa composition ne respectait pas l'accord de paix conclu le mois dernier à Libreville. "Pour l'instant, nous avons suspendu notre participation au gouvernement. Nous avons envoyé une note au médiateur le président (congolais) Denis Sassou Nguesso. On attend sa réponse", a affirmé, le général Mohamed Moussa Dhaffane, nommé ministre des Eaux, forêts, chasse et pêche du nouveau gouvernement. Le président centrafricain François Bozizé avait nommé dimanche dernier le gouvernement d'union nationale attribuant le poste stratégique de la Défense aux rebelles du Séléka, qui avaient déjà menacé de ne pas intégrer la nouvelle équipe gouvernementale, faute de "consensus". "Nous ne nous reconnaissons pas dans ce gouvernement et nous n'avons pas assez de ministères", avait déclaré M. Daffhane, personnalité clé du Séléka. Après plusieurs jours de tractations intenses sur la composition du nouveau gouvernement, les rebelles ont obtenu le portefeuille de la Défense, attribué au président du Séléka, Michel Djotodia, également nommé premier vice-Premier ministre. Le Premier ministre, qui lui est issu des rangs de l'opposition, Nicolas Tiangaye, s'est vu confier le ministère des Finances. Le président Bozizé avait accepté ce compromis après l'offensive éclair entamée le 10 décembre qui avait mené les hommes du Séléka, composé de factions rebelles dissidentes qui réclament notamment le respect d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir, aux portes de Bangui.