Des témoignages vivants ont enrichi, jeudi à Mila, une conférence consacrée à la contribution de la femme rurale à la lutte de libération nationale, organisée par l'association "Machaâl Ech-Chahid". Lors de cette rencontre, organisée dans le cadre de la 13e semaine culturelle et historique de l'association (12-21 février), en présence des autorités locales, de citoyens et de nombreux lycéens, plusieurs moudjahidate ont évoqué avec une grande spontanéité leurs actions et leur vie dans les maquis durant la glorieuse Révolution. Khadidja Belguenbour qui a vécu dans les maquis de Mila, de Sidi Maârouf et de Beni Haroun, a relevé qu'en dépit des grosses pertes infligées par les Moudjahidine à l'armée d'occupation, l'existence dans les maquis était "loin d'être une sinécure, particulièrement en hiver, surtout lorsqu'il neige". Elle a rappelé, dans ce contexte, que durant ces périodes où la nourriture se raréfiait, les Moudjahidine mangeaient des herbes sauvages pour se sustenter. Hadja Yamina, de Ferdioua, a saisi l'occasion pour appeler les jeunes à "préserver leur patrie et son indépendance obtenue, a-t-elle noté, au prix d'incommensurables sacrifices". De son côté, Daïkha H., de Grarem-Gouga, a particulièrement ému l'assistance en entonnant, au cours de son intervention une vieille chansonnette patriotique rendant hommage aux martyrs de la Révolution et aux souffrances qu'ils ont endurées. Le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohamed Bendas, a évoqué dans sa communication les noms de plusieurs femmes tombées en martyres lors d'affrontements contre les forces coloniales françaises dans la wilaya de Mila. Il en a estimé le nombre à une cinquantaine de "femmes-courage" qui n'ont pas hésité à braver, parfois à mains nues, l'armada coloniale. Il a également évoqué les femmes qui ont sacrifié leurs fils sur l'autel de la liberté, citant le cas d'une femme du douar Ouled El Kaïm qui compte sept enfants martyrs dont le tout premier fut Messaoud Meghlaoui, tombé au champ d'honneur le 21 décembre 1954. Le wali a Mila a mis l'accent, pour sa part, sur l'importance de tels témoignages vivants qui "éclairent des pans peu connus de la lutte de libération nationale". Des Moudjahidate ont été honorées au terme de cette conférence par l'association Mechaâl Ech-Chahid, en présence également de son président Mohamed Abbad. Créée en 1999, cette association nationale est présente dans 20 wilayas.