Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) "nous ont beaucoup fait progresser", mais 870 millions de personnes souffrent toujours de la faim, et la guerre contre l'insécurité alimentaire est ainsi loin d'être terminée, a affirmé le Directeur général de la FAO, Graziano da Silva, cité jeudi dans un communiqué de l'agence. "La seule réponse efficace à l'insécurité alimentaire reste l'engagement politique au niveau national, renforcé aux échelons régional et mondial par la communauté internationale des donateurs et les organisations internationales", a précisé M. Graziano, lors d'une réunion de haut niveau à Madrid, consacrée à la vision des Nations unies en matière de lutte contre la faim dans le monde après 2015. Selon lui, le droit à l'alimentation dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale est désormais "une base de discussion acceptée dans le monde entier". M. Graziano a ajouté que puisque le monde produit une quantité de nourriture suffisante pour tous, l'accent doit être mis sur l'accès à l'alimentation et sur une nutrition adaptée localement, estimant que le monde a besoin de systèmes alimentaires efficaces et équitables. "De tels progrès nécessiteront d'importants investissements publics et privés dans les zones rurales, où vivent plus de 70% de ceux qui ont faim et où l'agriculture nourrit et emploie des millions de personnes, notamment par l'intermédiaire de 500 millions de petites exploitations familiales", a-t-il souligné. M. Graziano da Silva a néanmoins averti que "si la responsabilité principale de l'alimentation des habitants d'un pays incombe au gouvernement national, l'économie mondialisée d'aujourd'hui implique qu'aucun pays ne peut agir seul". Dans ce cadre, il a préconisé que les politiques publiques devraient aussi créer des opportunités pour les plus démunis, notamment les agriculteurs de subsistance et les petits exploitants, les femmes, les jeunes et les populations autochtones.