La concrétisation du projet de protection de l'enfant et la mise en œuvre des mécanismes de protection de cette frange de la société ont été recommandées lundi à Alger par les participants aux travaux du séminaire sur la délinquance juvénile organisé par l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale. Les participants à cette rencontre, notamment des magistrats, des psychologues, des chercheurs et des cadres de la Sûreté nationale, ont appelé, à l'issue des travaux du séminaire, à la mise en place d'un système unifié de gestion des données statistiques, le recours aux enquêtes de victimisation au profit de la recherche scientifique et la création de la société algérienne de criminologie. Ils ont plaidé, en outre, pour la redynamisation des services sociaux destinés aux enfants en danger moral et la réhabilitation de la responsabilité des parents par des mesures "préventives et coercitives". Les séminaristes ont appelé, dans le même cadre, à prévoir des dispositions juridiques particulières pour la catégorie des jeunes adultes délinquants (18-21 ans), comme moyen "efficace" de lutte contre la surpopulation carcérale et la récidive, telles que les mesures alternatives. Ils ont plaidé, aussi, pour la création d'une structure de consultation sur la délinquance juvénile et de la justice des mineurs, ainsi que "la formalisation de la prise en charge psychologique des enfants dans un cadre légal définissant les interactions dans la procédure judiciaire". Dans son allocution de clôture, le directeur général l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale, le colonel Messaoudi Abdelhamid, a souligné que "le plus important enseignement" tiré de ce séminaire est "la responsabilité" partagée par tous "dans ce que nous vivons aujourd'hui comme délinquance juvénile". "Nous devons concéder et nous convaincre que la problématique concerne l'avenir de notre pays, puisqu'elle touche la couche la plus vulnérable de la population, ballottée entre l'absence de valeurs-repères, et de l'apparition de facteurs déviants (...) étrangers à notre société", a-t-il ajouté.