L'Egypte a une ''seconde chance'' pour réussir sa transition démocratique et ''une seconde chance est rare'' dans la vie d'un pays, a déclaré lundi au Caire le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns. M. Burns est le premier représentant du gouvernement américain à se rendre en Egypte depuis la destitution, le 3 juillet, du président Mohamed Morsi à un moment où le sentiment anti-américain est exprimé autant par les islamistes égyptiens que par leurs opposants. Dans un point de presse tenu à l'issue de ses rencontres avec le président par intérim, Adli Mansour, et le nouveau Premier ministre, Hazem el Beblaoui, le numéro deux de la diplomatie américaine a déclaré que le président Barack Obama et le secrétaire d'Etat John Kerry l'avaient dépêché au Caire en ce ''moment important'' pour écouter les différentes parties égyptiennes et voir comment les Etats-Unis pourraient apporter leur aide durant cette période délicate que traverse ce pays. Alors que plusieurs voix en Egypte accusent les Etats-Unis d'ingérence, le secrétaire d'Etat adjoint a tenté de s'en défendre en faisant valoir qu'il n'était pas venu avec ''des solutions américaines'' ni pour ''donner des solutions'', soutenant que seuls les Egyptiens pouvaient décider de leur avenir et forger leur propre chemin vers la démocratie : ''Nous n'allons pas essayer d'imposer notre modèle sur l'Egypte'', a-t-il dit. S'efforçant d'afficher une position neutre des Etats-Unis à l'égard des évènements en Egypte, M. Burns a réitéré que l'Administration américaine se tenait derrière certains principes de base et non derrière des personnalités ou des groupes particuliers. En dépit des inquiétudes quant aux développements survenus au cours des deux dernières semaines, les Etats-Unis, a-t-il poursuivi, espèrent que ces évènements seront, pour l'Egypte, une occasion ''d'apprendre certaines leçons'' et ''de corriger les erreurs des deux dernières années''. Sur le plan économique, il a laissé entendre que le FMI allait engager des efforts pour aider l'Egypte à surmonter sa crise éco-sociale qui s'est traduite, depuis 2011, par une nette baisse de la croissance, un taux de chômage de plus de 13%, une dette extérieure de 39 milliards de dollars et des réserves de change représentant seulement trois mois d'importations. Des discussions avaient été engagées depuis quelques mois entre le FMI et l'Egypte pour un plan d'aide de près de 5 milliards de dollars mais sans résultats en raison notamment de l'absence d'un programme économique clair de l'ex. Gouvernement Morsi. Les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Koweït ont décidé récemment de fournir une aide totale de 12 milliards de dollars à l'Egypte laquelle bénéficie également d'une aide militaire américaine de 1,3 milliard de dollars annuellement accompagnée d'une aide économique de 250 millions de dollars par an.