Le rôle de la diplomatie et de l'information du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) durant la guerre de libération nationale, a été évoqué mardi à Alger par l'ancien chef du gouvernement et membre de la délégation algérienne aux négociations d'Evian, Réda Malek. Ce rôle consistait à "expliquer au monde entier ce qui se passait en Algérie sous occupation française" et à "briser la conjuration du silence qui couvrait la révolution algérienne", a indiqué M. Malek lors d'une conférence-débat au forum d'El-Moudjahid. Il a expliqué que la diplomatie et l'information "allaient ensemble" et que leur rôle consistait à "s'ouvrir au monde extérieur et à sensibiliser l'opinion internationale sur la question algérienne". "Le GPRA est issu de l'évolution de la lutte du peuple algérien, de son unification et de sa détermination à se libérer du joug colonial. Il représentait la consécration de quatre années de guerre. Sa mission diplomatique et d'information ne consistait pas à faire de la propagande, mais à casser ce complot (français) contre l'indépendance de l'Algérie", a-t-il dit. "Il fallait passer à l'acte, faire du tapage, dire que nous sommes là et que le peuple algérien n'acceptait pas la colonisation", a-t-il ajouté, citant, comme exemple, les articles de presse d'El-Moudjahid, les passages radio et les conférences de presse hebdomadaires du président du GPRA, Ferhat Abbas. Il a affirmé que le GPRA "défendait, avec vigueur, les principes contenus dans la déclaration du 1er novembre 1954" et qu'il était "décidé à donner des prolongements politiques aux actions héroïques menées en Algérie et à expliquer les objectifs et les attentes du peuple algérien, ainsi que le sens de la révolution algérienne dans les forums internationaux". Par ailleurs, Réda Malek a, à cette occasion, rappelé les conditions de la création du GPRA en septembre 1958 et les réactions suscitées chez la partie française, ainsi que sa reconnaissance officielle graduelle par plusieurs pays des différents continents du monde, citant ses différentes missions diplomatiques et représentants dans des capitales arabes, européennes, africaines et latino-américaines. Le GPRA a réussi à surpasser tous les obstacles visant à freiner les processus armé et politique de libération nationale et à couper court avec toutes les manœuvres de briser ses ailes. Sa mission fut très difficile, mais il a pu jouer son rôle entièrement jusqu'à l'aboutissement de son objectif principal, à savoir l'indépendance de l'Algérie", a-t-il souligné.