L'ONU a donné lundi le coup d'envoi de 16 jours d'actions pour combattre la violence contre les femmes à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, observée le 25 novembre de chaque année. Cette Journée marque le lancement d'une série d'actions militantes qui durent 16 jours allant du 25 novembre jusqu'à la date du 10 décembre laquelle célèbre la Journée des droits de l'homme. A cette occasion, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dénoncé ce fléau qui meurtrit non seulement ses victimes mais foule aussi aux pieds ''notre humanité commune''. Il a alors rappelé que c'est en 2008 qu'il avait lancé une campagne mondiale pour l'élimination de la violence contre les femmes afin d'endiguer ce fléau mondial. Depuis, des partenaires du monde entier sont venus grossir les rangs pour défendre ensemble le droit fondamental des femmes et des filles de vivre une vie exempte de violences, a-t-il souligné dans son message pour la Journée. ''Je me félicite que de nombreuses voix s'élèvent en faveur de l'éradication de cette violence, qui touchera près d'une femme sur trois au cours de sa vie. Je salue l'action des dirigeants qui s'efforcent, par leur action législative et par un changement des mentalités, de contribuer à cette cause. Je rends également hommage à tous ces héros qui, partout dans le monde, aident les victimes à se rétablir et à devenir des agents de changement'', a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a relevé qu'un moyen d'agir est de contribuer au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, destiné à soutenir la lutte contre les violations des droits de l'homme et à subvenir aux besoins connexes, que ce soit sur le plan de la protection physique ou celui de la sécurité économique. Bien que les demandes adressées au Fonds aient plus que doublé ces dernières années, ses capacités de financement ont, quant à elles, diminué de 60 %. De son côté, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, juge l'ampleur prise par les violences sexuelles à l'encontre des femmes ''profondément préoccupante'', en dépit des efforts déployés par le système des Nations unies et ses partenaires. En 2012, près de 12.000 incidents ont été signalés rien qu'auprès du HCR, alors que beaucoup d'autres cas ne font pas l'objet de dénonciation, a relevé M. Guterres. Alors que le thème retenu pour la Journée cette année est ''l'élimination de la violence sexuelle et à l'encontre des jeunes filles à l'école'', le HCR veut associer garçons, filles, enseignants, parents, communautés et partenaires pour trouver des solutions durables et fondées sur la collectivité afin de prévenir les violences sexuelles et à l'encontre des fillettes à l'école. Le Haut-Commissaire a indiqué qu'environ 60 millions de filles à travers le monde sont victimes d'agressions sexuelles sur le chemin de l'école, ou dans les salles de classe et les cours de récréation, une statistique ''choquante''. Selon lui, ces ''violations haineuses'' des droits de l'homme entraînent également des coûts humains, sociaux et économiques très lourds pour les sociétés.