L'Algérie disposera d'une stratégie nationale de lutte contre les inondations à l'horizon 2030, a indiqué mardi un responsable au ministère des Ressources en eau, soulignant l'importance de cette stratégie qui permettra de "mieux gérer" ce phénomène auquel sont exposées toutes les régions du pays. "Nous allons disposer, à l'instar des autres pays, d'une stratégie nationale munie d'un système d'alerte et d'un plan de gestion pour protéger nos villes des inondations", a déclaré Hocine Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau. Un consortium de quatre bureaux d'étude d'Espagne et des Pays-Bas a été désigné pour réaliser l'étude portant sur l'élaboration d'une stratégie qui va permettre de réduire les conséquences de ce phénomène, à planifier les investissements et à améliorer la réglementation et l'organisation, a fait savoir ce responsable qui s'exprimait en marge d'une journée technique sur les inondations. Organisée dans le cadre du programme d'appui au secteur de l'eau et de l'assainissement EAU II inscrit dans le cadre de la coopération algéro-union européenne, cette journée a pour objectif de partager les expériences des autres pays en matière de lutte contre les inondations. D'un coût de 1,2 million d'euros, l'étude de ce projet qui vise à "identifier avec précision les villes inondées et inondables", devrait être finalisée fin 2015, a annoncé M. Aït Amara. L'Algérie est confrontée à des inondations récurrentes qui causent beaucoup de victimes et d'importants dégâts matériels. Quelque 600 sites ont été définis comme vulnérables aux inondations. Les wilayas sujettes à des inondations sont celles notamment traversées par les oueds comme Ghardaïa, Sidi Bel Abbès, Annaba et Skikda ainsi que celles situées aux piedmonts des montagnes. Identification de 50 sites vulnérables L'étude va porter sur 50 sites pilotes les plus vulnérables à l'échelle nationale, selon Hassina Hammouche, sous directrice au ministère et directrice du programme EAU II. "Ce projet va faire le diagnostic de ce qui a été fait jusque-là sur le plan institutionnel, réglementaire et organisationnel et planifier les investissements nécessaires à l'horizon 2030", a-t-elle souligné. Suite aux inondations meurtrières de Bab El Oued à Alger en 2001 et celles de Ghardaïa en 2005, les pouvoirs publics ont arrêté des mesures structurelles permettant d'atténuer les conséquences de ce phénomène. Trois barrages écrêteurs ont été ainsi réalisés à proximité de Oued M'Zab à Ghardaïa afin de ralentir les crues, un à Sidi Bel Abbès qui sera opérationnel d'ici à la fin de l'année en cours et un autre à Annaba. "Ces barrages peuvent contenir jusqu'à 20 millions de m3 et freiner une inondation de grande ampleur", a précisé M. Aït Amara. "Nous avons réalisé des systèmes de protection contre les inondations, mais en terme de prévision, nous devons disposer d'un système qui nous permettra de déclencher l'alerte précoce", a ajouté ce responsable. Financé à hauteur de 30 millions d'euros par l'UE et à 10 millions d'euros par l'Algérie, EAU II est un programme pilote qui se présente sous la forme d'un appui budgétaire et technique basé sur la performance et la gestion par objectifs. L'appui budgétaire auquel est consacrée une enveloppe de 20 millions d'euros est conditionné par la réalisation de 17 indicateurs de performance d'ici à 2014, alors que l'assistance technique porte sur 43 activités. Parmi les activités liées aux résultats escomptés du programme, l'élaboration d'un schéma national de développement de l'assainissement à l'horizon 2030 avec pour objectif d'arriver à un taux de raccordement aux réseaux d'assainissement de 100% en zones urbaines, de 80% en zones rurales et 0 rejet dans les barrages et le littoral.