Le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, a appelé jeudi la communauté internationale à se "mobiliser davantage" face "aux menaces terroristes" que fait peser le groupe armé nigérian Boko Haram en Afrique centrale. "Les attaques meurtrières menées par Boko Haram ont dépassé les frontières du Nigeria et constituent désormais une menace pour les pays voisins. Le Cameroun en est l'une des principales victimes", a déclaré lors d'une conférence de presse à Libreville M. Bathily. "Ces derniers mois, les activités de Boko Haram y ont en effet pris des proportions alarmantes, notamment dans la région de l'Extrême-Nord (du Cameroun) où ce groupe multiplie ses incursions et ses actions", a ajouté le représentant l'ONU, en lançant "un appel afin que la communauté internationale se mobilise davantage pour soutenir les efforts des Etats dans la lutte contre ce groupe terroriste dont les atrocités sont à l'origine d'un flux de réfugiés préoccupant dans les pays voisins". "Entre juin et octobre 2014, plus de 17.000 Nigérians ont ainsi été accueillis dans un camp de réfugiés à Minawao, dans l'Extrême-Nord du Cameroun", a ajouté le chef du bureau de l'ONU pour l'Afrique centrale, basé au Gabon. "Les autorités locales et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estiment qu'entre 4.000 et 5.000 nouvelles personnes arrivent dans la région chaque semaine, dont environ 70% de femmes et d'enfants nécessitant une assistance immédiate", a-t-il ajouté: "si rien n'est fait dans l'urgence, il est fort probable que survienne une catastrophe humanitaire qui compliquerait davantage les défis sécuritaires". Ourtre l'aspect sécuritaire, le représentant de l'ONU a également souligné l'importance des "actions que mènent les autorités religieuses et traditionnelles ainsi que les membres de la société civile pour soutenir les efforts des gouvernements, y compris en matière de sensibilisation des populations" pour éviter l'enrôlement de jeunes par Boko Haram. Citant le cas du Gabon, il a indiqué avoir suivi "avec attention les campagnes d'information initiées en juillet les ministres de l'Intérieur et de la Défense. Le danger peut en effet venir de partout. Il est donc important d'investir dans la prévention et l'éducation des différentes communautés afin qu'elles prennent conscience de leurs responsabilités" face aux discours de ce groupe.