Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, a souligné jeudi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Darfour, que l'insécurité perdurait dans cette région du Soudan et que la situation humanitaire y restait horrible. "Il est regrettable que la situation sécuritaire et les conditions de protection des populations locales demeurent fragiles, principalement en raison des affrontements intertribaux omniprésents et des déplacements qu'ils engendrent", a dit M. Ladsous devant les membres du Conseil de sécurité. Le chef des opérations de maintien de la paix a noté que la situation humanitaire restait "horrible", avec des centaines de milliers de personnes déplacées par le conflit depuis le début de l'année, qui viennent s'ajouter aux deux millions de personnes déplacées depuis longtemps. "Il est clair que des solutions durables et véritables pour la population du Darfour sont liées au progrès des questions politiques traitées lors des discussions menées à Addis-Abeba, à savoir la nécessité d'un cessez-le-feu et d'un accord de paix exhaustif", a déclaré Hervé Ladsous. Il a rappelé que les pourparlers directs entre le gouvernement du Soudan et les mouvements armés du Darfour, à savoir l'Armée de libération du Soudan -Minni Minawi (ALS-MM) et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) ont commencé le 23 novembre à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour la première fois sous les auspices du Groupe de mise en oeuvre de haut niveau de l'Union africaine. Ces négociations ont été interrompues le 30 novembre pour que les parties puissent consulter davantage leur leadership et bases respectifs concernant le format des négociations à venir. S'agissant des allégations de viols de plus de 200 femmes et jeunes filles à Thabit, au Nord-Darfour, qui sont parues dans la presse, le chef des opérations de maintien de la paix a rappelé qu'une mission de vérification de la Mission de l'UA et des Nations Unies (MINUAD) s'était rendue le 9 novembre dans cette ville mais qu'elle n'avait pas abouti à un résultat concluant et qu'une enquête plus approfondie était nécessaire. "J'appelle le gouvernement du Soudan à accorder à la MINUAD un accès immédiat et indépendant à Thabit et à sa population afin que ces allégations puissent être vérifiées", a dit M. Ladsous. Dimanche dernier, le président soudanais Omar el-Béchir a réclamé un "programme clair" pour le départ de la Minuad au Darfour, affirmant que les Casques bleus étaient devenus un "fardeau" et "une protection pour les rebelles". "Nous voulons un programme clair pour le départ de la Minuad du Darfour", a déclaré M. el-Béchir lors d'une conférence de presse.