La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a mis en avant, mardi à Alger, l'importance "capitale" de la bonne gouvernance, du professionnalisme et de la réforme pédagogique dans l'amélioration des performances de l'Ecole algérienne. Dans un entretien accordé à l'APS, Mme Benghebrit a qualifié de "très important" l'apport de ces trois facteurs dans l'amélioration de l'acte éducatif et sa promotion dans le sens du développement de l'Ecole algérienne, affirmant que les grands chantiers ouverts par le ministère de l'Education pour le règlement des "dysfonctionnements" du système éducatif ainsi que la proposition portant élaboration d'un pacte éducatif, étaient à même de permettre la réalisation des objectifs des Nations unies en matière d'Education pour tous pour l'après-2015. Dans le cadre de la démarche du ministère portant réalisation de ces objectifs et sur fond du préavis de grève brandi par la Coordination des syndicats de l'Education (CSE), Mme Benghebrit s'est dit "consternée et triste" de constater que les syndicats réagissaient avec empressement à travers le recours machinal à la grève, nonobstant les rencontres tenues récemment entre les deux parties "à la faveur de débats et d'un dialogue constructifs". "Le ministère de l'Education s'atèle à la mise en oeuvre de ce qui a été convenu de concert avec le gouvernement, et cela nécessite du temps car il s'agit d'un dossier lourd qui concerne plus de 40% des travailleurs du secteur", a-t-elle affirmé. Pour ce qui est des questions en suspens, la ministre a précisé que ces dossiers "qui font actuellement l'objet d'examen, impliquent d'autres parties" précisant qu'elle avait préconisé l'élaboration d'un pacte entre son département et les syndicats, où seraient évoquées les préoccupations des travailleurs, dont "l'examen et la prise en charge doivent prendre le temps qu'il faut". Pour Mme Benghebrit, ce pacte se cristallisera à travers la mise en place de commissions spécialisées qui travailleront "de manière étroite et rationnelle" en faisant primer "le seul intérêt de l'élève". "Le travail de ces commissions impliquera des professionnels spécialistes en relations de travail", a-t-elle ajouté. Rentrée scolaire 2015-2016: Un seuil minimal de 7.000 postes pédagogiques à pourvoir S'exprimant sur les besoins du secteur de l'Education nationale pour la rentrée scolaire 2015-2016, Mme Benghebrit a annoncé un seuil minimal de 7.000 postes. "7.000 postes d'enseignant sont à pourvoir au titre de la prochaine rentrée scolaire, un chiffre appelé à croître une fois que les besoins auront été définis avec précision matière par matière et wilaya par wilaya", a-t-elle indiqué ajoutant que "des séminaires régionaux sont actuellement organisés pour déterminer avec précision ces besoins avant l'annonce officielle de la date du concours de recrutement, prévu au mois de mars". Sur le choix du mois de mars pour l'organisation du concours, la ministre a fait savoir qu'il était motivé par le souci de laisser le temps à la Fonction publique d"'examiner minutieusement les dossiers des postulants de sorte à ce que la liste annoncée soit sans appel". Après avoir souligné que le secteur de l'Education nationale comptait recruter, à court et long termes, des enseignants diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS), Mme Benghebrit a insisté sur l'intérêt accordé par son département à la qualité de la formation dispensée à ces enseignants avant l'exercice de leur métier. Le secteur de l'Education soucieux de concrétiser les objectifs des Nations unies en matière d'Education pour tous Par ailleurs, la ministre a fait part du souci de son secteur de concrétiser les objectifs des Nations unies en matière d'Education pour tous pour l'après-2015, et ce par la consécration des principes d'équité et d'égalité. La consécration de +l'Education pour tous+ "participe de la volonté de l'Etat de concrétiser les réformes du système éducatif algérien et d'accorder à l'Ecole algérienne la place qui lui sied à la lumière des développements survenus à l'échelle internationale, notamment en matière d'acquisition des sciences et des connaissances". La ministre a, à cet égard, évoqué le Conseil restreint qui a souligné le nécessaire engagement de tous les secteurs concernés par l'Education et l'enseignement à réaliser les objectifs d'égalité dans le domaine de l'Education en tenant compte des priorités, notamment en ce qui concerne le parachèvement de la réalisation des établissements scolaires qui accusent un retard, lequel est à l'origine de la surcharge dans les classes dans certaines wilayas du pays. Pour Mme Benghebrit, le problème de la surcharge dans les classes qui a fait couler beaucoup d'encre "ne concerne pas tous les établissements en Algérie et ne saurait s'éterniser". L'objectif de la tutelle pour 2025 est d'arriver à des classes de 25 élèves, a-t-elle dit. La surcharge dans les classes ne concerne que 20 % des élèves du primaire, a-t-elle rappelé, estimant que plusieurs solutions pouvaient être trouvées à ce problème en attendant la réception des établissements scolaires en cours de réalisation.