Les chefs d'Etat de quinze pays d'Afrique australe réunis en sommet lundi au Botswana devraient évoquer la crise alimentaire qui frappe la région, où plus de 20 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire pour compenser la chute de la production agricole. Sur une population de 292 millions d'habitants, 27,4 millions de personnes (près de 10%) sont frappées par des pénuries alimentaires dues aux mauvaises récoltes de l'année. La production de maïs a par exemple diminué jusqu'à 90% par endroits dans les pays de la zone, selon un rapport du groupe des Etats de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), publié en juin. Les pluies irrégulières, la sévère sécheresse et les températures anormalement hautes ont fait des ravages sur le volume des récoltes de la région. "Le nombre de personnes en insécurité alimentaire est passé de 24,3 millions l'an dernier à 27,4 millions cette année", note un rapport de la SADC publié cette semaine. Les chefs d'Etat qui se réunissent à partir de lundi ne devraient cependant pas lancer d'appel conjoint pour demander de l'aide. "Les Etats à titre individuel devraient le faire", prédit Margaret Nyirenda, directrice du département agriculture de la SADC. La Namibie, le Botswana, le Malawi et le Zimbabwe sont les pays les plus touchés par ces pénuries alimentaires. Dans ces deux derniers pays, il s'agit même de la "pire crise alimentaire" depuis dix ans, selon David Orr, le porte-parole du Programme Alimentaire Mondial (PAM). La sécheresse prolongée dans la région affecte également les pâturages pour le bétail et le volume de grain pour les poulets, ce qui devrait entraîner une augmentation des prix de la viande, du lait, du poulet et des œufs, a-t-on indiqué.