Des enseignants, des chercheurs et des étudiants de l'Ecole nationale supérieure d'agronomie (ENSA) d'El Harrach ont tenu dimanche un rassemblement de protestation dans l'enceinte de l'Ecole pour protester contre un projet de création d'une d'une base logistique du Groupe des travaux publics et du bâtiment Cosider. Les protestataires ont exprimé lors de ce sit-in leur volonté de préserver le jardin botanique de l'Ecole lequel est, selon eux, "gravement menacé par le projet d'extension de la ligne du métro d'Alger car l'entreprise Cosider compte y installer une base logistique après la coupe et le déplacement des arbres centenaires", a indiqué le professeur Aïssa Abdelguerfi, qui a participé au rassemblement avec d'autres collègues. Ces derniers s'opposent ainsi à la décision de leur direction qui aurait octroyé l'autorisation à l'entreprise d'entamer les travaux d'aménagement de la base logistique d'autant plus qu'il existe, d'après eux, un terrain mitoyen "qui pourrait servir à cet effet", a indiqué le professeur Salah Eddine Doumendji. Sollicitée, la direction de l'Ecole n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. De son coté, le directeur des infrastructures de l'Entreprise du métro d'Alger, Mohand Tayeb Haouchine, a indiqué dans un entretien téléphonique que "la société n'a pas l'intention de déraciner les 60 arbres abrités par l'arborium d'un demi-hectare mais qu'il s'agit seulement de déraciner un ou deux arbres avant de les replanter ailleurs". Il a ajouté qu'un accord a été trouvé avec la direction de l'Ecole afin de remettre le jardin botanique dans l'état où il était avant l'indépendance en se basant sur les photos de l'époque en soulignant que cette superficie se trouvait auparavant dans un état d'abandon. Les enseignants et les étudiants ont rejeté cette version des faits en tenant dimanche une assemblée générale dans le but de rédiger une lettre ouverte adressée aux autorités afin "de le sensibiliser sur ce problème". Ils ont signalé que les étudiants effectuaient leurs thèses de recherche en se basant sur l'observation de la faune ainsi que des insectes et des oiseaux qui sont abrités dans cet habitat naturel. "Si le site est détruit, il faut se déplacer au Sahara ou dans les montagnes pour trouver les espèces d'arbres présentes dans le jardin botanique", a estimé pour sa part, Abderrahmane Chebli, étudiant en troisième année de doctorat.