Des écrivains et des critiques littéraires ont expliqué l'absence du polar dans le cinéma par l'inexistence du roman policier peu exploré par les auteurs algériens. Des spécialistes, intervenant lors d'une rencontre organisée samedi dans le cadre 20e Salon international du livre d'Alger (SILA) intitulée "Le polar dans les arts: cinéma, théâtre, arts plastiques), ont relevé l'absence du genre policier dans la littérature, censée être un levier de ce genre pour cinéma. Pour des raisons historiques, le cinéma algérien reste confiné dans les thèmes sociaux et faits historiques, inspirés essentiellement du vécu social et de la Révolution de 1954. Un membre du FDATIC (Fonds de développement de l'art et de la technique de l'industrie du cinéma, recommande aux jeunes cinéastes de s'ouvrir à d'autres thèmes que le drame social, un autre thème récurrent dans le cinéma algérien. L'écrivain Hocine Mezali, a soutenu que le polar, peu exploré dans la littérature algérienne, trouve sa place dans les pays capitalistes, comme les Etats-Unis. L'écrivain et critique de théâtre, Abderazzak Boukebba, a indiqué, pour sa part, que "le polar émerge dans les pays où la démocratie et liberté d'expression sont garanties". Le désintérêt des auteurs algériens vis-à-vis du polar s'explique, selon lui, par les entraves qui se dressent devant les auteurs et cinéastes voulant accéder à certaines dossiers "sensibles" pour en tirer des scénario. Pour sa part, Arezki Metref, auteur et critique littéraire, renvoie l'absence du polar dans littérature et le cinéma algériens à la réticence des écrivains à explorer le filon des sujets politiques et judiciaires. Evoquant le polar dans le théâtre, "les moyens techniques pour l'adapter sur les planches font défaut", a-t-il noté. L'absence de spécialistes pour l'écriture du script, a-t-il encore souligné, entrave l'émergence du polar dans le cinéma algérien.