OUZOU - L'opportunité de l'utilisation du lithium dans le traitement des maladies mentales en Algérie a fait l'objet de discussions lors des 15èmes journées de psychiatrie qu'a abritées vendredi le centre hospitalo-universitaires (CHU) Nedir Mohammed de Tizi-Ouzou. Le professeur Abbes Ziri, directeur général de l'établissement, a signalé à l'ouverture de la rencontre que cette molécule est absente en Algérie depuis une quarantaine d'années alors qu'elle est utilisée à travers le monde dans la médecine psychiatrique. L'objectif du débat engagé en présence d'experts et de professeurs algériens, français et tunisiens, "est de faire un exposé de motifs, réfléchir sur les mesures pouvant permettre de réintroduire le lithium qui doit avoir sa place à côté de tous les médicaments et les molécules utilisés en Algérie dans le traitement des maladies mentales, d'autant plus qu'il n'est pas cher", a soutenu le Pr Ziri. Parmi les conférences programmées à l'occasion de ces 15èmes journées de psychiatrie qu'organise annuellement le CHU de Tizi Ouzou, certaines sont consacrées aux bienfaits thérapeutiques du lithium ainsi qu'à la nécessité de sa réhabilitation en Algérie. Les interventions des spécialistes ont porté également sur le thème lié aux troubles bipolaires, une des maladies mentales les plus fréquentes en Algérie. A ce propos, le Pr. Ziri a présenté une étude sur la prévalence des troubles bipolaires au CHU de Tizi-Ouzou. Il s'agit d'une enquête réalisée sur trois mois, entre le 1 décembre 2015 et le 29 février 2016 avec un échantillon de 2575 patients ayant consulté au niveau du service de psychiatrie du CHU, aux urgences et aux consultations spécialisées. Le motif de la consultation pour 111 malades était lié aux troubles bipolaires, tandis que 1153 ont effectué une visite médicale pour schizophrénie, 620 pour anxiété et 344 pour des dépressions récurrentes, selon les résultats de l'enquête. La moyenne de prévalence de cette infection fréquente d'hormones à l'origine de troubles psychologiques et sociaux, à savoir les troubles bipolaires, est de 4,31%, tandis que la moyenne d'âge des individus atteints est de 44 ans, indique le Pr. Ziri. A l'issue de cette étude, il a été constaté que la maladie est plus fréquente chez l'homme que chez la femme et que le niveau d'instruction ou socio-économique n'a pas une grande influence sur les patients examinés et dépistés. Les résultats révèlent, cependant, un retard dans le dépistage de cette maladie qui débute généralement à l'adolescence, ce qui contribue à l'apparition de complications et complique la prise en charge des patients et le traitement des troubles. Les patients consultent, en effet, des médecins une fois au stade de l'agitation d'insomnie ou d'agressivité, ce qui nécessite parfois de longues périodes d'hospitalisation et des traitements médicamenteux à base d'anti dépresseurs, révèle-t-il encore. Il a, toutefois, signalé que dans la majorité des cas, les troubles s'atténuent après un traitement avec des neuroleptiques et des antidépresseurs.