"L'école de soufisme algérienne et ses ramifications africaines'' constitue le thème d'un séminaire international, prévu les 2 et 3 avril prochain à Adrar, sous le haut patronage du président de la République, a-t-on appris mardi du secrétariat du comité d'organisation. La rencontre qu'abritera l'université africaine Ahmed Draya, sous l'égide des ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales et des Affaires religieuses et des Waqfs, vise le raffermissement des liens historiques de l'Algérie et son environnement africain et l'étude de l'histoire de l'école de soufisme algérienne, ses origines et ses ramifications africaines, a indiqué le président de la commission d'organisation, Hamel Bounaâma. Initiée en coordination avec la wilaya d'Adrar et la zaouia Kountiya, en référence à la localité de Zaouiet-Kounta, près d'Adrar, cette manifestation religieuse et spirituelle vise à mettre en exergue le rôle des Tourouk (confréries) soufies dans la propagation de la pensée modérée, la consolidation des liens de fraternité, d'amour et de paix entre les populations africaines, la contribution à la délimitation de la cartographie et de l'Histoire des écoles de soufisme en Algérie et en Afrique et la valorisation des efforts des Ouléma (érudits) algériens dans la transmission et la propagation de la science et du savoir à travers le continent africain. Les organisateurs visent aussi, à travers cette rencontre à laquelle prennent part des chouyoukh et des érudits d'Algérie et de pays africains (Sénégal, Mali, Tunisie, Niger, Nigéria, Mauritanie, Soudan, Ghana et Egypte), à valoriser le patrimoine mystique manuscrit en Afrique en vue de le mettre à la disposition des chercheurs et hommes de culte pour la réalisation de la grande Encyclopédie africaine sur le soufisme. Le rappel et l'explication des hautes valeurs et préceptes de l'Islam prônées par les Tariqa soufies ayant permis l'ouverture sur l'Afrique et la bonne entente entre millions d'africains et gagné leur respect, font partie des objectifs assignés à cette rencontre. Le programme de ce séminaire prévoit, par ailleurs, l'organisation d'une exposition riche de plus de 120 manuscrits traitant de la propagation du soufisme en Afrique, en plus de visites par les délégations participantes de Khizanate (bibliothèque privées) de manuscrits et de sites religieux à travers les régions d'Akebli (Est d'Adrar), et de Reggane, Zaouiet-Kounta et Tamset (Sud d'Adrar), pour s'enquérir du rôle qu'elles ont joué en tant que régions de propagation des sciences religieuses en Afrique. Le séminaire s'inscrit dans le sillage d'une série de rencontres similaires tenues ces dernières décennies, depuis l'indépendance, dans la wilaya d'Adrar au regard de son rôle important car limitrophe aux pays africains, dans la propagation de la science et du savoir de la religion islamique vers les pays africains, à travers les voyages d'Ouléma et de Chouyoukh et des caravanes commerciales ayant permis de propager les valeurs islamiques dans le continent africain. Ces rencontres, initiées depuis les années 1980, puis au début du troisième millénaire, avaient traité des efforts de Cheikh Abdelkrim El-Maghili, inhumé à Zaouiet-Kounta, dans la diffusion de l'Islam en Afrique, en plus du rôle d'autres zaouïas et écoles coraniques dans le rayonnement religieux et spirituel, et en attirant des étudiants de différents pays d'Afrique. L'Algérie compte plusieurs zaouïas, dont les trois plus importantes, accueillant des millions d'adeptes africains, sont El-Kadiria, Tidjania et Senoussia.