Les opérateurs français devront désormais indiquer aux consommateurs, pour ne pas les induire en erreur, l'origine des produits et denrées en provenance des territoires palestiniens occupés. "Les denrées alimentaires en provenance des territoires occupés par Israël doivent-elles porter un étiquetage reflétant cette origine", a souligné un avis aux opérateurs économiques "relatif à l'indication de l'origine des marchandises issues des territoires occupés par Israël depuis juin 1967", publié sur le Journal Officiel. Se mettant en conformité avec les directives de l'Union européenne, les autorités françaises ont rappelé qu'en vertu du droit international le plateau du Golan et la Cisjordanie (bande occidentale), y compris (Al Qods)-Est, "ne font pas partie d'Israël". "En conséquence, l'étiquetage des produits alimentaires, afin de ne pas induire en erreur le consommateur, doit indiquer de manière précise l'exacte origine des produits, que leur indication soit obligatoire en vertu de la réglementation communautaire ou qu'elle soit volontairement apposée par l'opérateur", est-il expliqué dans cet avis, soulignant que les mentions d'étiquetage "doivent être loyales". En ce qui concerne les produits issus de Cisjordanie ou du plateau du Golan qui sont originaires de colonies de peuplement, les autorités françaises ont déclaré "inacceptable" la mention "produit originaire du plateau du Golan" ou "produit originaire de Cisjordanie". Le ministère français de l'Economie a avisé, dans ce contexte, les opérateurs économiques qu'ils devaient ajouter "colonie israélienne" ou une mention équivalente sur les produits alimentaires fabriqués dans les colonies de Cisjordanie et du plateau du Golan occupés par Israël depuis 1967. Pour l'Union européenne, comme la communauté internationale, les territoires palestiniens occupés "ne font pas partie du territoire israélien", puisque "la colonisation est illégale au regard du droit international". Pour sa part, le Quai d'Orsay, qui prépare une rencontre internationale sur la question palestinienne, a expliqué que la France n'a fait que se conformer à la décision de l'UE. Après la décision en novembre 2015 de Bruxelles d'étiqueter les produits issus des colonies israéliennes des territoires occupés, rappelle-t-on, l'Etat hébreu avait suspendu ses contacts diplomatiques avec l'UE, considérant qu'elle favorise la campagne de boycott contre les produits israéliens. En France, les mouvements de soutien à la question palestinienne se sont mobilisés depuis l'annonce de cette décision en organisant des campagnes de sensibilisation en direction des Français. "Il est clair désormais pour tous qu'il faut refuser d'acheter les produits exportés par Israël qui ne respectent pas cette réglementation", a-t-on souligné à Paris du côté de ses mouvements, indiquant que "c'est à nous tous d'exercer notre vigilance et de boycotter tous les produits qui ne précisent pas leur véritable origine".