La 72ème Assemblée générale de l'ONU s'ouvrira mardi soir à New York sur fonds d'appels aux réformes de l'organisation onusienne confrontée à moult crises. Il s'agit de la première Assemblée générale pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres qui a placé la réforme des Nations Unies au cœur de son plan d'action. Le chef de l'ONU avait déjà reconnu lors de son discours d'investiture en décembre dernier que les défis en matière de paix et de développement durable "surpassaient les capacités de l'institution onusienne à réagir". La réforme de l'ONU, dossier brûlant de cette session qui réunit plus d'une centaine de chefs d'Etats, et de hauts représentants de gouvernements, fera l'objet d'une réunion de haut de niveau à l'initiative des Etats-Unis. L'administration américaine a partagé à cet effet un projet de déclaration politique non contraignant destiné à être endossé par un plus grand nombre de pays avant le débat général prévu du 19 au 23 septembre. Les Etats-Unis qui assurent près de 22% du budget de fonctionnement de l'organisation espèrent parvenir à un consensus sur six engagements visant à soutenir les réformes promis par Guterres en vue de rendre l'action de l'ONU plus efficace dans les domaines du maintien de la paix et du développement. L'objectif étant aussi de réduire la gestion coûteuse de l'ONU, souvent critiquée par Washington, et d'assurer une plus grande coordination entre les différentes instances de l'organisation. Mais la démarche américaine pourrait se heurter à l'opposition de certains pays, à l'instar de la Russie, qui voit cette proposition comme un diktat, contraire aux règles établies par la pratique internationale qui consiste à rapprocher les positions des Etats membres sur ce projet de texte avant de l'endosser par l'ONU. D'ailleurs même le chef de l'ONU n'a pas caché son inquiétude quant à la nouvelle politique américaine à l'égard des Nations Unies en affirmant dans une déclaration à la presse qu'il attendait du président Donald Trump qu'il "soit plus constructif dans les rapports entre les Etats-Unis et l'ONU". Le président Russe Vladimir Poutine ne se rendra pas, quant à lui, à New York pour assister aux travaux de l'Assemblée générale, a annoncé début septembre son porte parole. La question centrale de la réforme du Conseil de sécurité ne sera pas en reste lors de cette réunion et constituera l'occasion d'évoquer la nécessité de relancer les discussions intergouvernementales sur ce dossier. Le Conseil de sécurité, crée en 1945 au lendemain de la deuxième guerre mondiale par un groupe de pays fondateurs pour consolider la paix, ne reflète pas les réalités géopolitiques actuelles, selon les Etats membres qui appellent à une représentation équitable au sein de cet organe onusien. Par ailleurs, la situation au Moyen Orient, en Syrie, en Libye, et au Sahel ainsi que la crise des réfugiés et la Corée du Nord seront au centre des discussions prévues lors de cette Assemblée générale que présidera le slovaque Miroslav Lajcak. Deux réunions de haut niveau sur la Libye et le Mali sont prévues dans le cadre de ce rendez vous diplomatique annuel dans l'objectif de parvenir à une sortie de crise durable dans ces deux pays. L'ONU veut en effet peser de tout son poids dans le règlement de ces deux crises en créant un régime de sanctions pour punir les parties jugées coupables d'entraves à la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali et en réitérant la place importante qu'occupe la question libyenne dans l'agenda du secrétaire général. Au programme de cette Assemblée figure également de nombreuses rencontres et tables rondes pour discuter des objectifs de développement durable qui doivent être atteints en 2030. Le dernier rapport de l'ONU sur le développement durable, présenté le 19 juillet à New York a alerté sur les lenteurs dans la mise en œuvre de ces objectifs, soulignant la nécessité pour les gouvernements de tenir leurs engagements en matière d'éradication de la pauvreté, d'égalité entre les sexes et de la lutte contre les changements climatiques.