Des syndicats internationaux et députés européens ont dénoncé lundi à Bruxelles les violations des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, notamment ceux des travailleurs, et condamné le pillage des ressources naturelles de ces territoires par le Maroc. Lors d'une conférence organisée au Parlement européen sur le thème "Syndicalistes et solidarité avec le Sahara occidental", les participants ont exprimé leurs inquiétudes face à la persistance de la violation "en toute impunité" des droits de l'Çomme dans les territoires sahraouis occupés. "Les arrestations, les tortures, les procès et les détentions arbitraires, les disparitions, les intimidations sont des pratiques courantes dans les territoires occupés", a affirmé le syndicaliste sahraoui de l'Union générale des travailleurs de Sakiet el Hamra et Oued-Edhahab (UGTSARIO), Abida Uld Alamin Bachir. Selon ce syndicaliste, les travailleurs sahraouis dans les territoires occupés ne bénéficient d'aucune protection juridique et la détérioration des conditions de vie, de travail, d'éducation, d'hygiène et de droit au travail est constante. "L'UE et notamment l'Espagne est complice" du Maroc dans ces violations, a-t-il soutenu, soulignant, à ce titre, que les violations des droits de l'Homme dans le Sahara occidental occupé découlent directement de la non-organisation du référendum d'autodétermination. Abida Uld Alamin Bachir a mis l'accent dans son intervention sur le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, affirmant que l'exploitation est "illégale" et "ne bénéficie nullement" au peuple sahraoui. Abondant dans le même sens, le secrétaire général de l'UGTSARIO, Salama Brahim El Bachir a dénoncé les violations par le Maroc des droits du peuple et travailleurs sahraouis, saluant la recommandation du Parlement espagnol qui a appelé le gouvernement à "rétablir les travailleurs sahraouis dans leurs droits". De son côté, le syndicaliste Eddia Nafaa de la Confédération syndicale des travailleurs sahraouis (CSTS) a tenu le Maroc pour responsable des violations des droits de l'Homme au Sahara occidental, dénonçant les pressions exercées par les autorités d'occupation sur ces travailleurs. Il a appelé, à ce titre, l'Espagne à assumer sa "responsabilité historique vis-à-vis des travailleurs sahraouis de Phosboucrâa". Le vide juridique qui existe suite à la situation de l'occupation marocaine ainsi que les réticences de l'ONU à assumer pleinement ses responsabilités ont créé une situation où les violations continues du droit international par le Maroc ont conduit à la mise en place d'une discrimination totale contre les Sahraouis en général et contre les travailleurs en particulier, selon les syndicalistes. Philippe Denolle de la Confédération générale du Travail (CGT) France a souligné la nécessité d'exercer des pressions sur les entreprises, notamment les multinationales pour qu'elles cessent d'importer dans le marché communautaire des produits en provenance du Sahara occidental. Les eurodéputés Paloma Lopez, Javier Couso et Miguel Viegas ont regretté, pour leur part, les contradictions de la Commission européenne, rappelant que les institutions de l'Union "sont tenues de respecter non seulement le dispositif de l'arrêt (de la CJUE), mais également les motifs qui en constituent le soutien nécessaire, en ce sens qu'ils sont indispensables pour déterminer le sens exact de ce qui a été jugé dans le dispositif". Ils ont souligné, à l'occasion, la nécessité de soutenir les efforts de la Minurso dans la région et faciliter l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental.