"Les opérations de relogement des habitants des secteurs protégés ne servent pas les centres historiques, car ils sont vidés de leur âme, de la population qui les occupe, des métiers qui y sont exercés. Autant d'éléments qui participent à la préservation du site historique", a indiqué Rachida Zadem, lors d'une rencontre de deux jours tenue à l'USTO-MB, consacrée aux secteurs protégés. Evoquant les cas de la Casbah d'Alger, de la Souika de Constantine et de la vieille ville de Sidi El Houari d'Oran, cette spécialiste a indiqué que ces trois secteurs sauvegardés font face à des difficultés liées aux procédures administratives et financières, "qui ne permettent pas d'aller vite dans l'intervention", a-t-elle ajouté. La conférencière a plaidé pour une démarche mettant en place une inter-sectorialité, impliquant une responsabilité solidaire et une prise en charge financière des secteurs concernés. Pour sa part, la représentante du ministère de la Culture et sous-directrice de la Conservation et de la restauration des biens culturels immobiliers, Nabila Cherchali, a évoqué les modalités de protection des biens culturels, notamment sur le plan juridique. Pour elle, le premier instrument de protection est le Plan Permanent de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Secteur Sauvegardé (PPSMVSS), dont les modalités se résument dans la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine classé. L'oratrice a précisé que grâce à cette loi, de nombreux sites historiques ont pu être classés à travers le pays depuis 2005 à ce jour. Elle a ajouté que cette loi a permis le classement de 21 sites comme secteurs sauvegardés, ainsi que la création, en 2011, de l'agence nationale des secteurs sauvegardés et la mise en place d'un fonds du patrimoine culturel pour financer les projets de réhabilitation, entre autres. Mme Cherchali a également rappelé que la sauvegarde du patrimoine est l'affaire de tous et passe par l'intégration de tous les acteurs concernés par l'opération, à savoir la société civile, les pouvoirs publics, les universitaires, les maitres d'ouvrages et les maitres d'œuvres des projets. Enfin, Djilali Tahraoui, directeur de la revue "Madinati" organisatrice de l'événement, a estimé, pour le cas de la vieille ville de Sidi El-Houari, que sa sauvegarde "est bien plus qu'une simple conservation. Il s'agit de lui trouver un sens actuel, consensuel et moderne, qui soit interprète d'une réhabilitation authentique et durable".