La région marocaine du Rif (nord) a été le théâtre d'affrontements et d'arrestations, après la condamnation des meneurs du mouvement social "Hirak Rif" à des peines allant jusqu'à vingt ans de prison,causant des blessures plus ou moins graves à une dizaine de policiers, ont indiqué vendredi des médias. "Une soixantaine de jeunes dans le centre de Boukidan (un village près d'Al-Hoceïma) ont bloqué la route avec des barricades et des pierres ce qui a nécessité l'intervention des forces de l'ordre pour rétablir la circulation", ont ajouté les mêmes sources. "Les forces de l'ordre ont été la cible de jets de pierres pendant une heure de la part de ces jeunes causant des blessures plus ou moins graves à une dizaine d'agents, dont un a été grièvement blessé à l'arme blanche", selon les autorités Marocaines, relevant que six protestataires avait été arrêtés lors des heurts. Des médias locaux font aussi état d'affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre dans des localités proches de la ville d'Al-Hoceïma, avec une série d'arrestations. Les militants du mouvement de contestation sociale "Hirak Rif" ont été condamnés, mardi, à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison à l'issue d'un procès de neuf mois dont l'équité est contestée, suscitant l'indignation de plusieurs ONG. Le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, ainsi que trois autres meneurs, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid, ont écopé de la peine la plus lourde pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat", un chef d'accusation passible selon les textes de la peine de mort. D'autre part, et toujours dans le sillage des procès relevant du dossier du Hirak, le journaliste Hamid el Mahdaoui a été a condamné jeudi à trois ans de prison pour "non dénonciation d'une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat". M. El Mahdaoui, directeur du site d'information Badil et connu pour ses prises de position tranchées contre le pouvoir, avait été arrêté en juillet dernier dans la ville d'Al-Hoceïma (nord), pendant qu'il couvrait un rassemblement du mouvement Hirak Les manifestations dans la région du Rif et dans d'autres villes marocaines ont été déclenchées par la mort d'un vendeur de poisson, broyé dans une benne à ordure en octobre 2016. Environ 450 personnes, selon des associations, ont été arrêtées pendant les manifestations pacifiques parfois marquées par des heurts entre forces de l'ordre et protestataires. L'approche sécuritaire des autorités a été critiquée par des associations de défense des droits de l'Homme, qui ont dénoncé la "répression" du mouvement et des actes de "torture" contre les manifestants après leur arrestation.