L'administration de Donald Trump a encore drastiquement réduit lundi le quota de réfugiés accueillis aux Etats-Unis dans le cadre de leur politique de réinstallation, à 30.000 en 2019, un plus bas historique, contre 45.000 cette année et près de 85.000 en 2016. "Nous proposons de réinstaller jusqu'à 30.000 réfugiés" au cours de l'année budgétaire 2019, qui débute en octobre, a annoncé le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo devant la presse. Ce quota concerne des réfugiés sélectionnés par les agences de sécurité et de renseignement américaines dans les camps de l'ONU à travers le monde pour être réinstallés aux Etats-Unis, essentiellement parmi les plus vulnérables comme les personnes âgées, les veuves et les handicapés. Selon des chiffres officiels, le maximum de 45.000 fixé par l'administration Trump pour l'année budgétaire 2018, qui s'achève fin septembre, n'a pas du tout été atteint puisque seuls quelque 21.000 réfugiés ont été réinstallés sur le territoire américain au cours des douze derniers mois. Les programmes de réinstallation se différencient des demandes d'asile classiques aux frontières américaines, et Mike Pompeo a appelé à analyser la politique de l'administration américaine dans sa globalité. Le gouvernement prévoit en effet parallèlement de "traiter plus de 280.000 demandes d'asile" classiques en 2019, "qui viendront s'ajouter aux plus de 800.000 demandeurs d'asile qui sont déjà aux Etats-Unis" en attente d'une réponse, a-t-il déclaré. Mais seule une petite partie de ces migrants se voit in fine octroyer le statut de réfugié. "Les quotas de réfugiés pour cette année doivent être pris en considération dans le contexte des nombreuses autres formes de protection et d'assistance offertes par les Etats-Unis", et "non pas isolés des autres programmes humanitaires coûteux", a insisté le chef de la diplomatie américaine. Il a mis en avant la nécessité de "donner la priorité à la sécurité et au bien-être des Américains, comme demandé par le président Trump". "Nous devons continuer à passer au crible les candidats pour éviter l'entrée de ceux qui pourraient nuire à notre pays", a expliqué Mike Pompeo, assurant que le système actuel avait permis "cette année" à "un ressortissant étranger de passer à travers les mailles du filet avant qu'on découvre qu'il était membre du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI).