Le Directeur du Crédit et de la Régulation bancaire à la Banque d'Algérie (BA), Mohamed Lahbib Koubi a indiqué, samedi à Alger, que le taux d'épargne nationale en circulation en dehors des banques était estimé à 31% de la masse monétaire en Algérie. Intervenant lors du premier Symposium algérien sur les Assurances et la Finance islamiques (SAAFI 2018), M. Koubi a qualifié cette part de "très élevée", préconisant de drainer ces ressources vers les banques pour mieux financer l'activité économique notamment en matière d'investissement. "Dans un contexte caractérisé par un défaut de ressources bancaires conventionnelles, la collecte des ressources via la diversification et l'adaptation des produits d'épargne et de financement afin de répondre aux attentes de l'ensemble des opérateurs et citoyens, s'avère une nécessité impérieuse pour l'économie nationale", a-t-il soutenu. M. Benarbia a déploré s'est plaint du fait que les textes actuels imposent à son entreprise, à l'instar des autres compagnies d'assurances l'investissement de 50% de ses actifs dans les bons de trésor adossés d'intérêts même si celle ci n'est pas conforme à la charia, en l'absence de sukuks sur la place financière algérienne, ce qui impose la déduction des rendements de ces investissements des résultats financiers de cette compagnie. Le responsable a évoqué l'absence de compagnies de réassurance Takaful et l'existence de deux banques islamiques sur la scène financière algérienne, en dépit du fait que le règlement impose la diversification des banques qui traitent avec les compagnies d'assurance pour réduire les risques. Pour combler ce vide législatif, le conseil national des assurances (CNA) a récemment proposé une série de mesures pouvant être introduit lors de la prochaine révision du code des assurances pour traiter ces insuffisances, selon le même intervenant. De son côté, le directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV), Yazid Benmouhoub a précisé que la Bourse d'Alger s'intéresse au lancement des sukuk, toutefois la législation en vigueur ne le permet pas. La bourse s'attelle actuellement en collaboration avec un laboratoire relevant de l'Université de Sétif à "élaborer un projet portant sur une nouvelle approche organisationnelle qui sera présentée à la commission de surveillance des opérations en bourse (COSOB) pour défendre un éventuel lancement des sukuk. M. Benmouhoub a mis l'accent sur le rôle de la Bourse dans le financement de l'économie notamment dans le cadre du recul de la liquidité monétaire de 75% suite au choc pétrolier subi par l'Algérie. Il a, par ailleurs, révélé que la Bourse d'Alger sera totalement numérisée début 2019 et que les opérateurs pourront gérer les opérations boursières de manière électronique.