Le Conseil de sécurité a de nouveau suggéré de proroger le mandat de la Minurso de six mois, réaffirmant la nécessité pour la mission onusienne de soutenir l'émissaire Horst Kohler dans ses efforts pour parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental. Au-delà de la durée de prorogation, retenue par les Etats-Unis pour mettre la pression sur les parties au conflit afin qu'ils poursuivent les négociations, la première mouture du projet de résolution sur la Minurso, consultée par l'APS, insiste sur la nécessité de conforter Horst Kohler dans sa mission de médiation. La reconnaissance par le Conseil de sécurité "du rôle important" de la Minurso dans l'accompagnement du médiateur onusien, vient en guise de rappel au Maroc qui continue d'entraver la liberté de mouvement de Horst Kohler. La mission onusienne a été empêchée de "s'acquitter de cette partie de son mandat qui consiste à prêter assistance à mon envoyé personnel", avait déploré le SG de l'ONU dans le nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental. L'émissaire onusien n'a pas pu accéder aux interlocuteurs sahraouis dans les territoires occupés, "ce qui continue de limiter sa capacité d'évaluer en toute indépendance la situation au Sahara occidental à des fins d'analyse ou de sécurité", avait-il relevé dans ce document. Le projet de résolution demande des mesures concrètes pour permettre au personnel onusien d'accéder immédiatement à tous les interlocuteurs sahraouis conformément aux accords existants. Le Conseil de sécurité a, par ailleurs, exprimé sa préoccupation face aux violations des accords de cessez-le-feu, appelant les parties à mettre en œuvre leurs engagement envers l'envoyé personnel et à s'abstenir de toute action susceptible de compromettre les négociations facilitées par l'ONU ou encore de déstabiliser la situation au Sahara occidental. Si le Conseil de sécurité ne cite pas nommément le Maroc en évoquant ces violations, son appel s'adresse exclusivement aux autorités marocaines, désignées par le nouveau rapport du secrétaire général comme étant la partie qui a commis "une violation majeure" de l'accord militaire N 1, confie une source diplomatique à New York. L'ONU a exigé le démantèlement d'un nouveau mur de sable érigé par le Maroc près du territoire occupé de Mahbes ainsi que tous les postes militaires déployés illégalement dans les zones restreintes qui sont soumises à plusieurs restrictions, relatives aux activités et au renforcement des infrastructures militaires. Pour éviter une condamnation du Conseil de sécurité, le Maroc a informé récemment l'instance onusienne qu'il mettait fin à l'opérationnalisation de la nouvelle barrière de sable construite près de Mahbes, précise la même source. Dans ce premier projet , le Conseil reconnait que le statut quo au Sahara occidental "n'est pas acceptable", notant que "l'avancement des négociations est essentiel pour améliorer la qualité de vie des sahraouis sous tous ses aspects". L'instance suprême des Nations Unies réaffirme "sa détermination à aider les parties à trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Le groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Russie, Royaume Uni, Espagne et la France), devrait se réunir demain lundi pour une première discussion du projet américain. Une deuxième séance de discussion est prévue mercredi au niveau des experts avant la reconduction du mandat de la Minurso, prévu fin avril. Les Etats-Unis porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental souhaitent faire adopter le texte par consensus, selon d'autres sources proches du dossier. La dernière résolution du Conseil de sécurité sur la Minurso a été adoptée en octobre dernier à l'issue d'un vote de 12 voix contre trois abstentions (la Russie, la Bolivie et l'Ethiopie). Les trois pays ont, alors, justifié leur abstention par le fait que leurs remarques n'ont pas été prise en considération par la délégation américaine à l'ONU.