Un projet de réforme des assurances agricoles est en cours de préparation, incluant l'obligation pour les agriculteurs de souscrire une assurance et une subvention de l'Etat pour les filières stratégiques, a indiqué mardi le directeur général de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA), Chérif Benhabiles. S'exprimant sur les ondes de la Radio algérienne, M. Benhabiles a expliqué que ce projet était "fin prêt et validé par le ministère de l'Agriculture" et qui allait être proposé à la direction des Assurances au ministère des Finances. Cette réforme vise principalement à rendre tous les risques climatiques et sanitaires assurables en mettant en place des dispositifs en amont pour l'accompagnement des agriculteurs, selon le directeur. Il s'agit d'intégrer au préalable la gestion de la prévention des risques en anticipant les sinistres et en apportant une contribution auprès des agriculteurs en matière de respect de l'itinéraire technique et des mesures de préventions contre les calamités agricoles. "Ces dispositifs qui sont inscrits dans la feuille de route du ministère de l'Agriculture vont donner une dimension économique à ce secteur, à travers des solutions pérennes et permettront d'avoir la primauté de l'économie à l'administratif", soutient M. Benhabiles . L'assurance deviendra ainsi, pour la première fois, un élément déterminant dans la poursuite des activités et la sécurisation des revenus des agriculteurs, au lieu de faire appel au Trésor public pour les indemniser après chaque catastrophe naturelle ou sanitaire. Mais pour ce faire, le projet de réforme propose de rendre obligatoire de souscrire une police d'assurance pour les agriculteurs partant du principe que toute subvention des pouvoirs publiques doit être obligatoirement assurée : "L'Etat intervient pour développer les activités agricoles, la moindre des choses est de sécuriser ces investissements", a-t-il soutenu. Toutefois, les agriculteurs peuvent bénéficier d'une subvention à l'acquisition des produits de l'assurance agricole pour les cultures stratégiques. "Si nous voyons les pertes subies et les sommes investies, nous trouvons qu'on aurait pu prendre une petite partie pour subventionner les agriculteurs (dans ce domaine) et mettre en place un système d'assurance plus fiable qui s'inscrit dans une logique économique plus pérenne et qui crée de la valeur", estime M. Benhabiles soulignant que dans les pays à vocation agricole, les produits d'assurances sont lourdement subventionnés, à l'instar de l'Espagne et des Etats-Unis (pour les cultures céréalières). La généralisation des assurances agricoles à travers cette conception nouvelle va permettre de protéger des petites exploitations et des populations rurales notamment ceux exclues de protection sociale, a-t-il ajouté. La réforme des assurances agricoles va aussi permettre d'impliquer davantage dans ce créneau les autres compagnies du secteur dont la part du marché ne dépasse pas les 20%, selon le DG de la CNMA.