La France espère que la nouvelle administration américaine renforce son appui aux opérations militaires qu'elle mène contre les groupes armés au Mali, dans un contexte marqué par la montée d'un sentiment anti-français dans ce pays et des interrogations, dans l'Hexagone, sur la pertinence d'un engagement militaire qui dure depuis 2012. La multiplication des bavures de l'armée française au Mali et l'ensablement de l'opération "Barkhane", en cours depuis 2014, ont poussé le Sénat français à programmer un débat public, le 9 février prochain, pour faire le bilan de cette opération. Lors du prochain sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), prévu en février à Ndjamena et auquel participera la France, la question de la réduction des effectifs engagés au Sahel, actuellement au nombre de 5.100, sera soumise à débat par la partie française. Barkhane qui a succédé à l'opération Serval couvre cinq pays avec pour mission de neutraliser les groupes terroristes dans la région. La pression imposée à la France au Sahel l'a poussée à regarder en direction des Etats-Unis, un allié qu'elle a failli perdre sur le terrain malien après une annonce faite au début de l'année 2020 par le président Donald Trump. Il avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, et indirectement l'aide américaine apportée à l'opération Barkhane. Ces paroles n'ont pas été suivies d'actes concrets, et la France espère aujourd'hui, non seulement le maintien du soutien américain mais son renforcement. Le 20 janvier courant, la ministre des Armées, Florence Parly a évoqué cette question le jour même de l'investiture du 46ème président des Etats-Unis. "Nous souhaitons pouvoir, avec l'arrivée de la nouvelle administration américaine, obtenir l'assurance que ces moyens (fournis par les Etats-Unis) soient prolongés, et pourquoi pas renforcés", a-t-elle déclaré. Dans la région du Sahel, Washington fournit à l'opération Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance - notamment grâce à ses drones -, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an. Lire aussi: Sahel: l'enjeu de la France est la sécurisation du pillage des ressources Le 19 janvier, le président français, Emmanuel Macron avait parlé d'un "ajustement" des forces françaises au Sahel et de leur "redimensionnement", évoquant l'importance des renforts assurés par les pays européens. "Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort", a-t-il dit. Au Mali, les bavures de l'armée française, dont la plus sanglante avait fait 20 morts, le 3 janvier courant, a exacerbé la colère d'une partie de la population qui a exprimer clairement voir les militaires étrangers hors du pays. Le 20 janvier, les autorités maliennes ont interdit l'organisation d'un grand rassemblement populaire contre la présence française. La France espère réaliser de meilleurs résultats sur le terrain et réduire les bavures commises par ses troupes avec un appui plus important du côté américain, notamment.